La candidature à la présidentielle de Diouncounda Traoré, ancien président de la Transition, depuis la 15è Conférence de Ruche en mars 2017, continu d’alimenter les colonnes des journaux nationaux voire internationaux. Perçu par la majorité écrasante des militants comme le candidat potentiellement capable de reconquérir la renommée d’antan des Abeilles, le Professeur jusqu’ici ne s’est jamais prononcer de façon officielle sur la question. De quoi alimenter les supputations dans les colonnes de journaux comme sur les ondes, aux moyens de formules très prisées par les journalistes : « source sures, crédibles et digne de foi ». Mais la réalité, pour beaucoup d’observateurs, est que Dioncounda est bel et bien candidat. Pas forcément dans le but de détrôner le président sortant communément désigné «son ami et compagnon de lutte», mais pour assurer la survie de sa famille politique. Rien n’est encore officiel là aussi, mais certains indices attestent à suffisance d’une intention de se porter candidat à la présidentielle 2018.
Considéré comme l’un des politiques les plus avares, comme l’enseignant et le soninké qu’il est, selon nos sources, le Pr aurait changé. En effet, il nous revient qu’il parraine pas mal d’évènements avec des soutiens considérables à l’appui.
Contrairement au dirigeants enfin de carrière qui postulent dans l’organisation internationale, le Pr n’a jamais tenté de s’éloigner de terroir. Cependant, depuis qu’il a passé le témoin à IBK en 2013, il a effectué pas mal de périples aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Des voyages qui prouvent à suffisances, qu’il est toujours ambitieux politiquement. C’est aussi compréhensible de voir Dioncounda revenir aux affaires pour prendre sa revanche sur ceux- là qui ont commandité son assassinant en 2013.
Je n’irais pas contre mon vieil ami, aurait-il dit, une allégation que n’existe vraisemblablement que dans l’imagination de ceux qui ont intérêt à son renoncement. Et pour cause, il a mentionné au passage à Ségou «au lieu de vous demander si je se vais être candidat contre mon ami, demandez-vous si mon ami ira contre moi», comme pour dire que qu’il ne l’a jamais dit. Bref, IBK est peut être son ami, mais il doit également beaucoup sa famille politique qui a fait de lui, un député, un ministre, le président de l’assemblée et le président de la république. C’est surtout le silence de l’homme autour de sa candidature qui fait de lui un candidat dans conquête de la colline la plus convoitée. Si Dioncounda n’était pas candidat, à quoi sert ce silence?
Il semble que Dioncouda a tiré les leçons de la présidentielle avortée de 2012. En effet, comme en 2018, en 2012, l’Adema manquait d’union autour d’un idéal. Il été partagé à l’époque en trois parties, avec des avis divergents sur le choix du candidat. Il y avait ceux-là après savoir inventer l’appartenance d’ATT de la ruche, attendaient que ce dernier donne un consigne en pointant le doigt sur son successeur au sein de l’Adema, ceux aligné dernière un certain Modibo Sidibé dont le militarisme Adema restait à désirer. Et enfin, ceux-là qui voulaient à ce que l’Adema prenne son destin en main, en faisant un bloc dernière un candidat désigné par le CE. Habitué à ne rien demander pour tout avoir, Dioncouda Traoré, contrairement à 2012, jouit de l’adhésion d’une majorité écrasante des Ruchers. Cerise sur le gâteau, il bénéficie également de l’accompagnement tacite des médias de la place, qui ont préparé l’opinion publique à son éventuelle candidature. Enfin, le dernier indice c’est l’état actuel de l’Adema-PASJ. Alors question : comment va-t-il décliner l’espoir de sa famille politique. Cet espoir ce n’est seulement de conquérir le pouvoir, mais sauver ce parti d’une disparition plausible sur la scène politique malienne. Les Ruchers, en tout cas ceux qui considèrent la Ruche comme leur héritage commun, savent qu’il ne restera pas grande chose en cas d’émergence d’un nouveau parti politique sorti des entrailles de l’Adema. Tout laisse croire, en définitive, qu’il va finir par accepter d’être le candidat Adema en 2018, même s’il doit défier son ami.
D’ailleurs de source sure nous rapporte qu’à Ségou, interrogé par les militants de la région lors de son passage à Markala, il écarter les équivoques en disant « si le parti me met en mission, je vais relever le défi ».
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Amidou Keita
Source: Le Témoin