Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a fait ce lundi 28 mai 2018 sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Cette annonce lève la zone d’ombre qui emballait cette candidature, depuis des semaines. C’est depuis sa résidence au quartier de Sébénincoro que le Chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Kéïta, s’est déclaré candidat à sa propre succession.
«Il y a cinq ans alors que notre Nation traversait la période la plus difficile de son histoire moderne, vous m’avez mis en mission. J’avais l’obligation de donner à notre pays la force de se bâtir un nouveau destin. J’avais le devoir de rendre à tous mes concitoyens des raisons d’espérance et des motifs de fierté. J’avais le mandat de restaurer la considération et le respect qui entouraient le Mali dans le concert des nations », a déclaré d’entrée de jeu le Président IBK.
Aux dires de Chef de l’Etat, malgré que la tâche était considérable, le challenge complexe et le contexte difficile, il s’est mis au travail avec la confiance absolue de celui qui sait qu’il n’œuvre pas dans la solitude. «Car fils du Mali, je connais notre pays », déclare-t-il. «Je ressens au plus profond de moi ce qui fait sa force et sa singularité. Nous, Maliens, nous ne doutons jamais de notre capacité à nous concerter et à nous accorder pour nous préserver. Nous n’abdiquons jamais dans l’épreuve. Nous ne renonçons jamais à nos traditions de solidarité. Telles sont les vertus de notre peuple sur lesquelles je me suis appuyé pour redresser notre Maliba ».
Le candidat IBK a fait comprendre qu’il a fallu qu’il aborder avec vision, abnégation et constance le chantier qu’est le Mali depuis 2013. Avec vision, parce que les immenses difficultés qui étaient là se seraient transformées en catastrophes s’il les avait traitées au jour le jour, avec abnégation, car les obstacles inattendus et les remises en cause parfois brutales ont jalonné « mon chemin et mes engagements m’ont fait remettre à plusieurs reprises l’ouvrage sur le métier ». Et, avec constance ; car, il s’était imposé de ne jamais s’écarter des engagements pris envers le peuple malien.
« Tout au long de ma mission, je n’ai pris en compte que l’intérêt supérieur de notre pays. Je puis, aujourd’hui, sans forfanterie aucune, me réjouir des acquis de ces cinq dernières années », a déclaré IBK. Il a ainsi présenté un bilan mitigé de son premier quinquennat : « Investi de votre confiance, j’ai mené sans relâche le combat contre le péril terroriste. J’ai doté nos vaillantes forces armées des moyens nécessaires à la protection de nos populations et à la sécurisation de notre territoire et j’ai contribué à la mise en place d’une réponse concertée de la région sahélienne à la menace extrémiste… J’ai déployé le meilleur de mon énergie pour que soit mis en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, Accord qui préserve notre intégrité territoriale, balise la restauration de la cohésion nationale et nous garantit l’accompagnement de tous nos amis et partenaires dans l’œuvre de reconstruction que nous avons entreprise. Aujourd’hui, l’Etat a entamé de manière significative son retour dans les zones où les populations du Nord et du Centre réclament sa présence. L’Administration se réinstalle et les services sociaux de base sont progressivement rétablis… J’ai prêté une constante attention aux voix venues du pays réel, surtout à celles des plus fragiles, des moins favorisés, de notre jeunesse et des femmes. Dans le cadre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales, j’ai fait prendre en charge par le Gouvernement des mesures fortes afin que s’améliore le quotidien des Maliens dans les domaines de la santé, du désenclavement, de l’éducation, de la fourniture d’eau et d’électricité. J’ai aussi fait initier pour les jeunes et les femmes des projets novateurs qui leur offrent de réelles opportunités d’intégrer le monde des actifs et qui ouvrent à des milliers d’entre eux les portes des secteurs modernes et non structurés… J’ai déployé un ardent plaidoyer pour que soit accompagné et soutenu le Mali que nous sommes en train de reconstruire. Mon appel a été entendu. Notre pays se fait à nouveau écouter dans le concert des nations et les marques de confiance à l’égard de la destination Mali se multiplient. Votre jugement sur mon bilan est le seul qui importe. Pour ma part, j’ai l’intime conviction que nos efforts combinés- les miens et les vôtres – nous ont permis non seulement d’enregistrer des acquis remarquables, mais aussi et surtout de progresser dans la bonne direction et de trouver la juste cadence ».
Le candidat IBK a balayé du revers de la main toute ambition personnelle, toute volonté de durer au pouvoir et dit ressentir seulement le profond désir de poursuivre son devoir qui est de « servir au mieux le Mali en ces heures où les incertitudes ne sont pas encore totalement levées ».
« Voilà la raison pour laquelle je me porte candidat à la présidentielle du 29 juillet 2018. Voilà pourquoi je vous demande de me renouveler votre confiance. Lorsque je serais élu, je me donnerai comme priorités de consolider les acquis, d’améliorer la prise en charge des urgences et de restituer entièrement à notre pays sa grandeur de nation debout », a élucidé le candidat IBK.
Avant de terminer : « Pour ma part, je fais confiance au peuple malien pour trancher sur la pertinence de ce qui lui sera proposé lors de la future campagne électorale. Je sais que nos compatriotes sont revenus des promesses mirobolantes et qu’ils ont la conviction que tout ce que nous obtiendrons le sera dans l’effort et l’abnégation ».
Cette déclaration tant attendue par le peuple, mais surtout par l’opposition politiques relance les débats.
DACK/icimali.com