Qu’il parte de la Primature maintenant ou plus tard, les jours de Choguel Maïga sont comptés. La fin de la transition se précise de plus en plus avec les mesures prises par les autorités.
Ces mesures ont été appréciées par Goodluck Jonathan, le médiateur de la Cedeao, qui a mené une mission au Mali la semaine dernière. Ce dernier est arrivé le 23 juin 2022 à Bamako pour discuter du contenu du projet de chronogramme électoral et des réformes politiques et institutionnelles, ainsi que celui des élections générales devant clore la Transition. Comme pour le délai de 24 mois, le médiateur de la Cedeao a fait face à une transition décidée à imposer son point de vue et ses choix en matière de gouvernance électorale.
Les discussions ont été conduites, dans le cadre du comité politique par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, en compagnie de ses trois collègues, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Matd) ; le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions (Mrecri) et le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des réformes politiques et institutionnelles (Mdrpi).
Parallèlement, le comité technique, conduit par le ministère de l’Administration territoriale prépare des échanges avec les forces vives maliennes pour partager les axes et de la méthodologie d’élaboration dudit chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que de celui des élections. Cette méthodologie présentée au Conseil des ministres du mercredi 22 juin 2022, est basée sur la recherche de l’inclusivité et du consensus, conformément à la vision des autorités de la Transition.
Ainsi, les trois ministres rencontreront très prochainement les partis politiques et les organisations de la société civile pour échanger sur le chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que celui des élections. Le Conseil des ministres a pris note des axes et de la méthodologie d’élaboration du chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que de celui des élections. A en croire des sources proches du dossier, cette méthodologie, basée sur la recherche de l’inclusivité et du consensus, est conforme à la vision du colonel Assimi Goïta, le président de la Transition.
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Beaucoup ont salué le fait que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en collaboration avec le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions et le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, rencontre les partis politiques et les organisations de la société civile pour échanger sur le chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que celui des élections.
La pomme de discorde
Les choses sont aperçues de façon différente que l’on soit du Conseil national de transition (CNT) ou du gouvernement. La pomme de discorde entre Malick Diaw et Choguel Maïga réside dans la gestion du temps. Selon le président du CNT, ce dont la transition ne dispose pas, c’est bien le temps. Ainsi parlait Malick Diaw à Ibrahim Ikassa Maïga, le ministre de la Refondation de l’Etat, lors du vote de la loi électorale, vendredi 17 juin 2022.
Malick Diaw semble être pressé, plus pressé que la plupart des membres du gouvernement dirigé par Choguel Maïga. C’est pour cela que le président du CNT a fait savoir que la transition ne doit pas être une période d’essai. Parlant ainsi, il donne de l’espoir à tous les partis politiques dont les membres craignent que les militaires ne s’éternisent au pouvoir à travers la transition. En clair, Malick Diaw veut pousser le gouvernement à avoir une approche urgente.
Ce n’est pas la première fois que le numéro 2 de la transition presse le gouvernement. Quelques jours avant d’inviter le Premier ministre à présenter son bilan, il déclarait que les négociations avec la Cedeao ne devraient pas ralentir le travail gouvernemental. Diaw qui est en bon termes avec les autres colonels a probablement dit haut ce que les autres militaires pensent tout bas. Les auteurs du coup d’Etat du 18 août 2020 donnent l’impression d’être déjà fatigués.
En tout cas, leur approche est clairement différente de celle de la Primature dont le patron, Choguel, a reconnu avoir perdu du temps en négociant avec la Cedeao. Le chef du gouvernement a fait savoir que depuis février 2022, la transition a pris des initiatives qui sont actuellement en train d’être annoncées. Le décret fixant la durée de la transition fait partie de ses mesures prises et mise sous le boisseau à cause des négociations avec la Cedeao en vue de lever les sanctions.
Le gouvernement a pris le contre-pied de Malick Diaw qui donne l’impression d’être un homme désabusé qui cherche plutôt à appliquer les principales décisions de la transition. Résultat : il y a un clivage entre le CNT et le gouvernement. Choguel qui sait que le temps à eux imparti est petit, mais il avait choisi de dialoguer avec les voisins du pays qui ont pris des sanctions économiques et financières contre son pays.
Madou COULOU
Source: La Preuve