Le Ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, M. Amadou Koïta, a visité ce jeudi matin la carrière de production et de taille de pavées de roche de Kognoumani.
Cette carrière sise à Dialakorodji au nord de la commune I du District de Bamako emploie quelques 400 manœuvres recrutés par des GIE d’extraction de pavées. Les produits de cette mine de pierres (moellons, dalles, pavés, bordures, caillasses, sables de carrière, carreaux, plaquettes de revêtements muraux, pierres concassées) sont vendus aux entreprises de BTP pour les voies, les rails et les revêtements.
A travers cette visite, le ministre voulait s’enquérir des conditions de travail des manœuvres, des difficultés rencontrées par les GIE et les autorités de la collectivité dans le cadre de cette activité utile pour la capitale et plusieurs familles. D’où la participation à la visite du sous-préfet de Kalabancoro, du Maire de la commune rurale Oumar Guindo, des autorités militaires aux côtés des cadres du Département de l’emploi, du Directeur général de l’APEJ M. Aly Kébé accompagné de ses collaborateurs, etc.
Les exploitants de la carrière, à travers leur porte parole, Lassine Magassouba, ont salué la visite d u ministre Koita sur le site en soulevant quelques préoccupations dont la sécurisation de la carrière menacée par les habitations anarchiques. Quant au maire, il a souligné la bonne collaboration avec les exploitants qui versent régulièrement les taxes dues à la collectivité.
Contiguë à la Commune I de Bamako, la carrière de Kognoumani est l’une des principales sources d’approvisionnement du District de Bamako en pierres et moellons. Elle fournit aux professionnels du bâtiment des briques, des dalles, des pavés, des carreaux et des pierres concassées, etc.
L’exploitation de Kognoumani a été ouverte après la fermeture de la carrière de Fadjiguila en 1998. Avant le démarrage des travaux de construction du château d’eau de Fadjiguila, les autorités communales ont notifié aux exploitants la fermeture de la carrière pour cause d’utilité publique. Cette annonce a fait disperser les exploitants dans les différentes carrières de Bamako et banlieues. C’est ainsi que deux d’entre eux, Moussa Coulibaly et Mamby Traoré, ont ouvert la carrière de Kognoumani en 1998. Plus de dix ans après son ouverture, la carrière figure parmi les plus fréquentées de la capitale du fait de la qualité de la pierre qui en est extraite suivant la technique de l’explosif ou de la barre du carrier.
A l’époque, la carrière de Kognoumani était gérée par 20 exploitants regroupés dans un GIE appelé « Kankeletigui ». Ils employaient à leur tour la main-d’œuvre variant en fonction de l’intensité du travail. Chaque exploitant exerce un droit de propriété sur une partie de la carrière. La répartition des rochers est faite de commun accord. Seuls les propriétaires sont habilités à poser les explosifs pour briser le roc. Chaque ouvrier est payé selon sa spécialité entre 2 000 et 50 00 fcfa/jour.
Après la mise en place du Projet d’insertion dans la vie professionnelle à travers les investissements à haute intensité de main-d’œuvre (PEJIMO) en appui aux activités de l’APEJ, les deux équipes ont effectué un tour de toutes les carrières pour évaluer la production de pavés dans le District de Bamako.
Le PEJIMO était une action conjointe du Gouvernement du Mali, du Bureau international du travail (BIT) et du Grand Duché de Luxembourg. L’APEJ a apporté son assistance aux exploitants à s’organiser en GIE. Ainsi sept groupements ont été formés pour que les producteurs puissent améliorer leurs activités, la comptabilité et créer plus d’emplois qualifiés. Les membres des GIE ont d’abord été alphabétisés, puis formés par un expert belge et ceux du PEJIMO, en technique de fabrication de pavés et en gestion d’une petite entreprise. Ils ont aussi été formés au calcul de coût, l’approche Haute intensité de main-d’œuvre dans le secteur des infrastructures, la formation de PME, l’implication et le renforcement des collectivités territoriales, l’utilisation des ressources locales, ainsi que la valorisation et l’organisation de la société civile. En effet, la construction des infrastructures avec les matériaux locaux est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes. La carrière de Kognoumani a approvisionné les projets de pavage au Badialan I et au Marché Dibida.
L’intervention de l’APEJ aura surtout servi à la formalisation des exploitants à travers la création de 7 GIE; la formation en techniques d’extractions de roche et de taille des pavés ; l’introduction des exploitants dans le circuit bancaire ; l’appui en équipements de protection; l’appui en matériels de travail; la création d’emplois; la commande de plus de 300 millions pour la fourniture de pavés, bordures et dalles de roche.
A la fin de la visite, le Ministre a s’est réjoui de la qualité du partenariat entre les exploitants et la mairie. Il a exhorté les exploitants à utiliser les équipements et de sécurité et de protection. Concernant les habitations qui envahissent le site, il a préconisé une concertation entre les populations, les collectivités riveraines et l’administration. Mieux, il s’est engagé à saisir ses collègues en charge de l’administration territoriale et de l’habitat pour trouver une solution durable.
Source: CICOM APEJ/ 11 – 10 – 2018