Désormais, la gratuité des soins de santé primaire curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes y compris les accouchements, et les personnes de plus de 70 ans, la planification familiale, les dialyses et les premiers soins en cas d’urgence sont possibles dans toutes les structures sanitaires du Mali.
L’annonce qui relève du Programme d’Urgences sociales du Président de la République a été faite le lundi 25 février 2019, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), par le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta, à la faveur de l’ouverture solennelle de l’atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé au Mali. L’atelier organisé par le Gouvernement du Mali, à travers le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, déroulé du 25 au 28 février 2019, a pour objectif de valider le document cadre de la réforme du système de santé par le partage de la Vision et de l’orientation de la réforme du système de santé au Mali à l’horizon 2030, l’amendement de l’analyse de situation, des orientations stratégiques et des propositions de restructuration, la validation du cadre de mise en œuvre de la réforme.
Selon le Chef de l’Etat, le merveilleux monde de la santé, qui se dépense sans compter en toutes ses strates, dans des conditions souvent inimaginables, et pour des revenus pas toujours évidents méritait le respect digne de ce nom.
«La mortalité infanto-juvénile et la malnutrition connaissent des sommets, pas à notre honneur, non. Je serai inconscient d’en être satisfait. Il y a, donc, des coups de cravaches à donner, dans tous les sens. Nous ne serons pas complaisants avec nous-mêmes, nous avons des lacunes qui gênent, pas toujours les moyens qui tiennent d’habitude acquise», a reconnu IBK.
Le Président de la République dira que la réforme de l’Etat aide la conférence de la vie publique, participe à cela ; car, étant non un effet de mode, mais pour que, du sommet à la base, de la base au sommet, dans un maillage heureux, l’ensemble du système de santé du Mali soit revu et corrigé pour le bonheur des Maliens. Que partout, où le Malien souffre, qu’il ait accès au minimum requis.
«Cela, en ce 21e siècle, n’est pas une prouesse, mais un devoir et c’est une honte qu’il n’en soit pas ainsi, oui bien sûr, nous avons des excuses, nous avons des arguments, la situation sécuritaire, oui, elle nous pèse, il est vrai que le tribut payé est assez lourd. 22% de nos ressources budgétaires vont à la Défense et à la Sécurité. Mais oui, là aussi, il faut assumer. Mais quand on défend les Hommes, quand on protège le pays, on a le devoir de faire en sorte que ces Hommes-là soient disponibles également pour construire le pays, par la force du travail », a expliqué le Président de la République. Qui interroge : «Comment le faire s’ils sont terrassés par la maladie ?». C’est pourquoi, selon le Président IBK, l’effort fait en matière de Défense et de Sécurité devra être déployé également dans le domaine de la santé.
«Nous validons. Nous validons avec le plus grand bonheur. Nous validons Monsieur le Ministre : la gratuité des soins de santé primaire curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans , les femmes enceintes y compris les accouchements, et les personnes de plus de 70 ans, moi-même j’en fait partie, de la planification familiale, des dialyses, des premiers soins en cas d’urgence dans toutes les structures sanitaires (accidents et catastrophes), la mise en place d’un réseau d’Agents de Santé Communautaire (ASC) intégré aux CSCom et aux maternités rurales qui fournira des services essentiels gratuits à tous ceux qui en ont besoin au niveau de la communauté. Parallèlement, il faudra réfléchir sur une nécessaire restructuration du système ASACO-CSCom et maternités rurales afin de résoudre les principaux problèmes qui affaiblissent le système de soins de santé primaires, l’amélioration de la Gouvernance et le renouvellement du plateau technique en ce qui concerne les soins de santé secondaires et tertiaires, le réseau Centre de Santé de Référence des Districts, les hôpitaux régionaux et les hôpitaux spécialisés, une restructuration approfondie voire la création des services au niveau du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique pour plus d’efficacité et d’efficience doit être faite », a insisté le Chef de l’Etat. Il a rassuré que le Gouvernement s’engagera également à examiner la possibilité d’accroître l’allocation de son Budget national consacré à la santé, pour bénéficier de l’accompagnement et du soutien fort de la communauté internationale. C’est pour la réussite de la réforme pour qu’ainsi elle puisse se réaliser et cela de façon à réduire immédiatement et de façon significative la mortalité infanto-juvénile et les autres facteurs de morbidité et de mortalité dans «notre cher pays».
Pour le Chef de file des partenaires techniques et financiers de la santé, Mme Josiane Yaguibou, Représentante de l’UNFPA au Mali, la réforme visera l’amélioration de l’offre de soins et de services de santé, la Gouvernance et le système de communication dans le secteur.
Du côté de la Ministre Safia Boly, cette réforme permettra d’analyser les enjeux de Gouvernance dans le secteur de la santé et l’utilisation judicieuse des services. «La qualité des soins ne dépend pas seulement des infrastructures mais aussi de la disponibilité et de l’engagement des Professionnels », a-t-elle indiqué.
Quant au Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Professeur Samba Sow, le Mali est sur le chemin de la renaissance. Donc, de nombreux obstacles restent à surmonter. La santé et le bien-être de la population, étant incontournables dans la renaissance et le développement d’une nation, commenceront par la réforme du secteur des soins de santé primaires.
Le processus, dira le Pr. Samba Ousmane Sow, démarrera par la réforme des soins de santé primaires dont le coût annuel, hors dépenses d’investissement, est estimé à 6 milliards de FCFA pour cette année. Ce coût s’allongera à 69 milliards en 2022. D’où une impérieuse nécessité d’augmentation des ressources financières allouées à la santé sur le Budget d’Etat pour les quatre prochaines années en vue d’atteindre au moins 6% du Budget en 2022.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire