Le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, coupe le pont avec les pratiques de son prédécesseur, en optant pour « l’expertise nationale qui sera systématiquement mise à contribution pour toutes les réformes ». |
Lors des travaux du séminaire gouvernemental le samedi 26 juin dernier au CICB, l’actuel Premier ministre de la Transition a annoncé les couleurs quant à l’expertise pour la rédaction de la constitution malienne. Alors qu’en « en 1960, en 1974 et en 1991, ce sont des Maliens qui ont élaboré notre loi fondamentale », le régime déchu du Président démocratiquement élu de Ibrahim Boubacar Kéita a, aux dires du Premier ministre Maïga, fait a déboursé, en 2017, « 1 million d ‘Euro, soit plus de 650 millions de FCFA pour faire un projet de Constitution pour le Mali, pour ensuite annuler la procédure de révision ».
Et le Chef du gouvernement d’interroger : « Et pourquoi en 2020, l’Etat Malien fait de nouveau recours à un cabinet étranger pour l’aider à faire des réformes, alors que nous en avons les compétences nationales ? »
A en croire le Premier ministre, avec son gouvernement, ces pratiques sont terminées. Car « il n’est pas acceptable qu’après soixante (60) ans d’Indépendance, que nous allions faire écrire notre Constitution par des étrangers. C’est l’expertise nationale qui sera systématiquement mise à contribution pour toutes les réformes. Il y va de notre crédibilité. Pourquoi ne continuerons nous pas sur ce chemin?»
Cette position du Premier ministre n’a pas eu échos favorable auprès de certains partis politiques. Elle est comprise du président du PARENA Tiébilé Dramé, comme « l’art » de Choguel « de noyer le poisson en déplaçant les problèmes ». Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du dernier gouvernement d’IBK « la question est loin d’être là où l’actuel Gouvernement du Mali la pose ».
La réponse de Tiébilé Dramé est catégorique : « Aucun non Malien n’est engagé en 2021 dans la rédaction d’une quelconque constitution. Une des vraies questions est: avons-nous le temps de nous embarquer dans une révision? ».
Cyril Adohoun
L’Observatoire