La vétusté et le manque de révision décennale des équipements électriques sont entre autres les causes majeures du délestage en cette période de canicule au Mali. |
Face à la presse hier, jeudi 15 avril 2021, le ministre Lamine Seydou Traoré des Mines, de l’Energie et de l’Eau est revenu sur le délestage à répétition en cette période de forte chaleur. Alors qu’il fait chaud même s’il y a électricité, le constat est que le service est perturbé pour un certain nombre de raisons. Cette situation est due, à en croire le ministre, à la vétusté et au manque de révision décennale des équipements électriques. Comme c’est le cas avec le barrage Manantali qui n’a que deux groupes opérationnels sur les quatre qu’il dispose.
En effet, selon les explications du ministre Traoré, le besoin en électricité au Mali en cette période de pointe s’élève à 400 mégahertz alors que les sources d’énergie dont dispose notre pays ne fournissent que 300 MHz. Or, non seulement Bamako consomme 75% de cette production nationale d’électricité, ses besoins en électricité équivaut la production nationale actuelle. D’où des baisses de tensions ou des délestages un peu partout.
Selon le ministre, pour remédier à cette situation, le Mali a recours à la Côte d’Ivoire auprès de laquelle il a, à travers un contrat, obtenu 100 MHz. Malheureusement, à l’insu des autorités maliennes, ce pays frère ne fournit que 70 % des 100 MHz comme promis dans le contrat. Malgré qu’une mission, sous la conduite de la directrice nationale de l’électricité ait été dépêchée à Abidjan, rien n’a bougé. « A notre surprise, nous nous sommes retrouvés dans la même situation », a regretté le ministre Traoré.
Pour rompre avec cette dépendance, a indiqué le ministre, les autorités ont engagé des travaux de construction d’une centrale de 100 MHZ à Sirakoro. « Sa réception est prévue pour 2022 », rassure le ministre. Lequel a révélé, par ailleurs, que des prestataires de ce service ont été sollicités pour faire face à la baisse de la production. Déjà deux prestataires ont répondu en fournissant 20% chacun (Badalabougou et Sotuba).
Les projets en cours de finalisation concernent le développement de l’énergie solaire et éolienne, la construction de trois barrage sur le Niger et accélérer les travaux de construction de barrage en cours.
A en croire le ministre, 2300 milliards de francs CFA sont nécessaires aujourd’hui pour remédier complètement à la crise d’électricité.
« Nous comprenons la souffrance des populations, nous implorons leur indulgence. Ce qui n’arrange pas été fait en 30 ans ne peut l’être en quelques mois. Notre rôle est de soulager les populations », a-t-il déclaré avant de promettre : « 2022 sera meilleure que 2021 parce que nous aurons réalisé 100 MHZ ».
Cyril Adohoun
L’Observatoire
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