On n’a pas besoin de rappeler que Me Mohamed Aly Bathily, est Docteur en droit. Il est également titulaire d’un diplôme en Administration de la justice. Il a accumulé une riche expérience professionnelle puisqu’il a été magistrat, directeur de l’institut de formation judiciaire, directeur de la législation au ministère de la justice, directeur de cabinet au même ministère, directeur de cabinet du chef de l’Etat lors de la transition politique de 1991-1992, ambassadeur du Mali au Sénégal, puis fonctionnaire pour la Francophonie.
Après ces expériences, il est revenu au Mali et devient avocat, à Bamako. Il sera ensuite nommé successivement Ministre de la justice, Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, puis Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Affaires foncières sous la présidence d’Ibrahim Boubacar KEITA. Ces expériences professionnelles l’ont conduit à prendre part activement aux travaux de rédaction :
De la « Convention internationale des droits de l’enfant » (co-présidée par le Mali et le Canada) en 1989.
De la « convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes » à Pékin, en tant que coordinateur des ONG francophones en 1981.
Du manuel de procédure et du manuel d’administration de la Cour Pénale Internationale (New-York), puis de la Conférence diplomatique pour la création de ladite cour à Rome en 1998.
Il a également pris part, au Rwanda et au Burundi, à la réhabilitation du système judiciaire de ces pays après 1994.
Il a animé, au Benin, la formation des Forces Armées de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest au droit humanitaire, sur la convention de Genève et les protocoles additionnels.
Au Mali, il a pris une part active et effective à la finalisation de la rédaction de la constitution, du Code Electoral et de la Charte des Partis Politiques.
Nous l’avons connu au moment où il fréquentait les écoles de droit en France, lorsqu’il venait en vacance au Mali accompagné d’une française. Nous prenions du thé avec lui au Badialan III. A l’époque, il était très tranchant dans son langage.
A son retour au Mali, il a eu maille à partir avec IBK, lorsque ce dernier était président de l’Assemblée Nationale. Les arrêts fréquents et prolongés de la circulation pour laisser passer le cortège lui causait de l’angoisse. Il est même arrivé une fois que Me Bathily reste bloqué longtemps dans la circulation pour le même motif, il a projeté son véhicule sur la voie lorsque le cortège d’IBK a pointé le nez. Le cortège a été obligé de stopper. IBK en colère a demandé aux policiers qui jalonnaient la voie de l’arrêter. En tant que homme de droit, il a fait comprendre aux policiers qu’IBK n’est pas ATT, qui est le seul à réclamer le titre de président de la République pour bénéficier des mêmes droits d’arrêts prolongés de la circulation.
Lorsque IBK est devenu Président de la République, il a été nommé Ministre de la justice, garde des sceaux pendant deux ans, ensuite Ministre des affaires foncières et des domaines. Ce changement est dû au fait qu’il avait élaboré un nouveau projet pour la gestion du foncier, lequel projet semblait être avangardiste pour éviter les conflits fonciers entre les populations. IBK ne l’a pas suivi dans la mise en œuvre de ce projet. C’est ce qui a créé une atmosphère tendue entre les deux hommes. C’est ce qu’il tente d’expliquer dans une vidéo pour faire comprendre au peuple les circonstances dans lesquelles il a décidé d’aider IBK en utilisant ses propres moyens financiers et humains. Pour Me Bathily, son rôle a été déterminant dans l’élection d’IBK. IBK pense-t-il de cette façon ? Nous ne le croyons pas. Par rapport au peuple Me Bathilya-t-il été loyal ? Non ! En se référant à ces dits sur la tenue du référendum constitutionnelen août 2017 au moment où il faisait parti des ministres sur qui le peuple comptait.
Mais son comportement a plus que déçu le peuple. Mohamed Aly Bathily est sur qui une franche partie du peuple comptait pour être le défenseur du peuple contre IBK. Contrairement à cela, il a même été qualifié de grand griot ‘’soumano’’ auprès d’IBK dans le processus de la révision constitutionnelle. C’est bien lui qui a donné une nouvelle définition à la notion de ‘’violation de l’intégrité du territoire’’. Me Mohamed Aly Bathily a déçu le peuple malien qui espérait autant sur sa forte personnalité que sur son franc parlé. Il était supposé être l’ultime recours du peuple. Le peuple peut-il le croire encore ?
En examinant son langage étant au Gouvernement et étant sorti du Gouvernement nous constatons qu’il a eu deux langages face au peuple meurtri du Mali. Il faisait parti des ministres qui ont planché sur le projet de texte référendaire et qui l’ont adopté après trois heures d’examen à Koulouba sans même oser le qualifier de royauté.
Siramakan KEITA
Le Carrefour