Pour dépasser les crises que le Mali a connues de 1960 à nos jours, seul un effort de reconnaissance des violations graves des droits de l’homme commises et de réparation des préjudices subis par des victimes permettra de reconstruire la confiance entre les citoyens, et envers l’Etat pour parvenir à la paix et la réconciliation nationale.
C’est dans cette vision que la Commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), est en train d’élaborer un document intitulé la politique de réparation des victimes des crises. Les résultats de cette politique ont été présenté aux acteurs hier mercredi 22 mai à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, au cours d’un atelier de deux (2) jours dénommé rencontre de restitution du draft de politique de réparation propose par la CVJR.
Organisé par la CVJR en partenariat avec la GIZ au Mali, l’ouverture des travaux était présidée par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, en présence de la Coordinatrice du projet GIZ au Mali, Johanna Lober.
Selon le président de la CVJR, la présente politique nationale de réparation, est le fruit d’une réflexion appondue fondée sur les textes nationaux et internationaux, les leçons tirées des expériences nationales de réparation par voie administrative, les résultats des consultations des victimes, toutes catégories confondues, et du dialogue avec les acteurs étatiques.
L’objectif général de cette politique de réparation proposée par sa structure, est de restaurer, selon Ousmane Oumarou Sidibé, la dignité des victimes par une réparation adéquate des préjudices subis, spécifiquement en ce qui concerne les femmes et les enfants ainsi que les autres personnes en situation de vulnérabilité. Elle vise à accorder par la voie administrative et non judiciaire, des réparations aux victimes des violations graves des droits de l’homme commises dans le cadre des crises que le Mali a connues de 1960 à nos jours. Au total, à la date d’aujourd’hui, près de 13000 victimes de différentes crises enregistrées au niveau de la CVJR et ça continue, a rappelé le président Ousmane Oumarou Sidibé. Selon lui, la présente politique va permettre de doter le Mali d’un cadre de référence et d’intervention de l’Etat en matière de réparation des préjudices causés par les violations graves et massives des droits de l’Homme, assortie, d’une loi et de textes règlementaires. Ainsi, elle offre l’occasion de combler les insuffisances constatées en la matière a-t-il souligné.
Finalisation de la politique de réparation
La CVJR, souligne son président, envisage de présenter la version consolidée de sa proposition de politique de réparation accompagnée d’un avant-projet de loi, les décrets et le plan de mise en œuvre au mois de juillet 2019. Sur cette base, selon M. Sidibé, la CVJR fera le plaidoyer auprès des autorités concernées pour l’adoption de la politique par le processus législatif dans le deuxième semestre, afin que le gouvernement puisse prendre les mesures nécessaires sur le plan budgétaire, administratif et autres pour assurer le démarrage des réparations à partir de 2020.
Selon la Coordinatrice du projet GIZ, Johanna Lober, le travail que la CVJR est en train de mener pour élaborer une proposition de politique de réparation est un travail d’une grande importance pour les victimes des différentes crises au Mali, ainsi que pour la réussite du mandat de la CVJR comme instrument clé de la justice transitionnelle au Mali et enfin et surtout pour la réussite du processus de paix et de réconciliation au Mali.
AMTouré
22 septembre