Le combat pour la représentativité des Maliens de la diaspora préoccupe le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM). Cette association de défense des migrants a ravi la vedette au Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) qui veut s’attribuer la paternité de cette lutte. Laquelle appropriation crée des tollés au sein du CSDM.
La question de représentation des Maliens de l’extérieur dans les institutions de la République a donné lieu, ces derniers temps, à des guerres médiatiques entre le CSDM de Mohamed Chérif Haïdara et le HCME de Habib Sylla.
Ces deux associations ont quelque chose en commun qu’est la défense des intérêts des Maliens établis à l’extérieur. Donc, leurs points de divergence ne résideraient dans leurs façons d’agir, de faire les choses.
Sur ce point, le CSDM semble prendre le dessus sur l’association sœur qu’est le HCME.
Il y a quelques mois de cela, le CSDM a invité la presse dans ses locaux pour parler de la représentativité des Maliens de l’Extérieur dans les institutions étatiques, notamment l’Assemblée Nationale. Sur la question, le CSDM a avancé ses arguments qui sont, entre autres, de donner la voie à ses compatriotes établis à l’étranger qui ont besoin de se prononcer sur les sujets d’intérêt national ; d’amener les autorités à prendre à bras-le-corps leurs problèmes. Car, personne n’est mieux placé pour parler des difficultés de nos Compatriotes vivant à l’étranger qu’eux mêmes. Cela afin de les permettre de défendre leurs propres intérêts d’un tiers. Pour ce faire, le Président du CSDM demande la prise des dispositions dans les textes afin de rendre possible leur participation. Le CSDM a demandé le report des législatives, histoire de donner la chance à la diaspora d’y prendre part. Aujourd’hui, on peut dire que le vœu du CSDM est exaucé dans la mesure où le scrutin législatif initialement prévu pour les 25 novembre et 16 décembre 2018 est repoussé à six mois. Les Députés actuels restent sur place jusqu’en juin 2019.
Après le CSDM a enclenché le processus, le HCME l’emboite le pas pour s’arroger la paternité du combat. Le Président du HCME a même affirmé dans les colonnes de journaux que son association a été la toute première association de défense des droits légitimes des migrants à parler de cette représentativité.
Quelle farce ?
Pour damer le pion au CSDM sur la question, le HCME a rencontré le Président de la République pour le remettre le mémorandum de la diaspora sur la question de représentativité.
Du berger à la bergère, le CSDM a répondu. Par la voix de son premier Responsable, cette association a tenu à préciser qu’elle fait du combat de la représentativité son cheval de bataille. A ce propos, Mohamed Chérif Haïdara précise: «Depuis la création du CSDM, nous ne connaissons d’autre lutte que la représentativité. Ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout ». C’est une réponse sèche au Président du HCME qui veut s’attribuer la paternité de la lutte.
C’est désormais une guerre médiatique que se livrent ces deux associations de défense des droits moraux, matériaux et politiques des Maliens de la diaspora.
Ambaba de Dissongo