Les militaires au pouvoir à Bamako montrent désormais leur vrai visage : mâter toute velléité qui tente de s’opposer à eux, comme cela a été le cas le samedi 22 aout dernier lors des manifestations de proches d’IBK.
Vers un régime de répression avec le CNSP ? L’inquiétude reste grandissante à Bamako et partout au Mali. En effet, ce samedi-là, les pro-IBK, Président forcé à la démission à la suite du coup d’Etat du CNSP, ont organisé une manifestation à la Bourse du Travail pour condamner le putsch du Colonel Assimi Goïta et réclamer la liberté sans condition du Chef de l’Etat IBK.
Contre toute attente, les manifestants ont été dispersés par la Police, aidée par certains jeunes, probablement proches du M5-RFP, qui se sont offert à des jets de pierre. La liberté d’expression est un droit fondamental, défini et garanti par la constitution malienne. Il s’agit de la liberté d’exprimer son opinion, sa pensée par tous les moyens, la presse, l’art, l’écriture, la parole, la manifestation, la réunion, l’association.
Cette liberté de manifester accordée au M5-RFP hier sous IBK est foulée au pied aujourd’hui les nouveaux maîtres de Bamako. Comme le M5-RFP, les pro-Ibrahim Boubacar Keita doit bénéficier de cette liberté d’exprimer leur opinion. Cela participe de la démocratie chèrement acquise au prix de sang.
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C’est de cette liberté qu’a bénéficié le M5-RFP pour mener sa lutte, depuis le 5 juin dernier, qui a conduit au coup d’Etat du 18 aout dernier. La liberté d’expression est le résultat de nombreux et longs combats tout au long de l’histoire.
« Les militaires doivent s’assumer maintenant pour montrer au monde entier qu’ils sont là pour le peuple malien et non pour un clan : M5 RFP. Il a marché ici, personne ne l’a empêché. Maintenant, nous voulons marcher, mais la Police empêche les gens de marcher. C’est dommage et avec tout ça ils se disent démocrate. Le monde va à l’envers, allons seulement », s’est offusque un manifestant.
Et un autre d’afficher sa détermination : « Vous pouvez nous gazer 100 fois, mais vous ne pourrez pas nous enlever l’estime que nous avons envers notre Président IBK et son PM ».
La liberté d’expression a reçu son premier coup dur sous la junte. La transition ne sera pas facile sous la junte qui, eu égard à ces atteintes à la liberté, commence instaurer la terreur.
Cyril Adohoun
L’Observatoire