Le nombre de personnes en phase 3 (crise) et plus est d’environ 548 644, soit 2,83% de la population
Le Premier ministre, Chef du gouvernement, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a présidé le jeudi 23 mai dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), l’ouverture des travaux de la 16è session ordinaire du Conseil national de sécurité alimentaire. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, du ministre, commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum Denon et Sylvia Carruzo, chef de file des partenaires techniques et financiers de la sécurité alimentaire et de nombreux autres invités de marque.
Cette session a parmi aux membres du Conseil national de faire le point de la mise en œuvre des recommandations formulées en 2018 ; d’examiner la situation alimentaire et nutritionnelle définitive élaborée par le Système d’alerte précoce et ses partenaires ; de partager et analyser le bilan du Plan national de réponses de 2018 tout en tirant les enseignements pour l’examen et l’adoption du projet de Plan national de réponses de 2019; et de formuler à cet effet, des nouvelles recommandations appropriées pour l’ensemble des parties prenantes à l’atténuation des difficultés alimentaires et nutritionnelles identifiées au titre de la gestion de la soudure de l’année 2019.
Ces sessions représentent, selon Sylvia Carruzo, du point de vue des PTF, un cadre et un moment particulièrement importants, car elles fournissent l’espace de dialogue et de choix décisionnels qui permettront à plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants de ne plus souffrir de la faim grâce aux interventions appropriées qui y seront adoptées par le Gouvernement. En outre, souligne-t-elle la réponse nationale du dispositif a été en déca des attentes, puisque les distributions alimentaires gratuites de 2018 n’ont pu se tenir. «Au cours de cette année difficile, les populations vulnérables du Mali n’ont donc pas été soutenues par les autorités, mais par des entités externes, ce qui limite d’autant la pérennité des actions proposées», a-t-elle regretté. Selon les PTF, des efforts doivent être engagés afin que cette situation ne se reproduise pas et que les autorités maliennes soient les premières à répondre aux besoins de leurs populations, a-t-elle conseillé.
La présente session du Conseil national de sécurité alimentaire au titre de la campagne agricole 2018-2019 se tient dans un contexte alimentaire nutritionnel bien meilleur à celui de l’année 2018.
Selon le Premier ministre, la campagne agricole 2018-2019 est jugée globalement bonne dans l’ensemble du pays. Excepté par endroits particulièrement dans les régions de Tombouctou, Gao à cause des inondations sur le riz de submersion et les cultures de décrue et dans celle de Mopti où en plus de l’inondation, les conflits communautaires ont perturbé les activités agricoles, a-t-il déploré. Avant de dresser le bilan de la campagne agricole précédente. A cet effet, Dr Boubou Cissé, a indiqué que durant celle-ci, la production céréalière a atteint 10.452.980 de tonnes, toutes céréales confondues, soit une augmentation de 12% par rapport à l’année dernière et 34% par rapport à la moyenne quinquennale. Il s’est aussi félicité de la production des cultures de rente et des productions pastorales jugées respectivement satisfaisantes et moyennes.
Le disponible fourrage est globalement excédentaire, notamment dans les zones pastorales. Cependant, l’accès à certains pâturages des zones exondées des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka, du nord du cercle de Ségou et de Mopti reste difficile à cause de l’insécurité, a-t-il déploré.
«Quant aux productions halieutiques, elles sont bonnes, grâce à la forte pluie qui a permis une bonne inondation des frayères. Le fonctionnement des marchés est satisfaisant dans l’ensemble avec cependant des perturbations de flux liées aux actes d’insécurité dans les régions du nord du Mali et le nord de celles de Ségou et de Mopti. La situation nutritionnelle quoiqu’en nette amélioration, demeure toujours préoccupante dans le pays du fait de l’insécurité alimentaire, l’insécurité civile et la prévalence des maladies liées aux mauvaises conditions d’hygiène dans certaines zones.
La situation est plus critique dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka, Ségou et le district de Bamako, où les taux de malnutrition globale aiguë sont au-dessus du seuil d’urgence de l’OMS », déplore-t-il. Avant de signaler l’existence d’une situation d’alerte rouge dans les zones de Gourma Rharous et de Ménaka qui méritent une intervention. En outre, une dégradation de la situation sécuritaire au centre et au nord du pays affecte les circuits d’approvisionnement qui provoquent des déplacements inhabituels de certains ménages des zones d’insécurité vers des zones plus sécurisées.
L’évaluation définitive du système d’expertise SAP et celle définitive du Cadre harmonisé dans l’espace CILLSS, ont donné les résultats suivants : le nombre de personnes en phase 3 (crise) et plus est d’environ 548 644 personnes soit 2,83% de la population (soit 524 359 personnes en crise et 24 285 personnes en urgence). Celui en phase 2 est de 3 244 417 personnes soit 16,71% de la population du pays.
548 644 personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, soit 2,83 % de la population, pour lesquelles une assistance alimentaire gratuite est nécessaire sur les trois mois de soudure de juillet à août 2017 et cela concomitamment avec d’autres types de réponses. 24 285 personnes sont en phase d’urgence pour lesquelles les réponses doivent être immédiates et complètes, a expliqué le Premier ministre.
A.M. Touré
22 Septembre