Le gouvernement américain a fait le choix du Burkina-Faso et du Niger pour ce qui concerne ses projets de lutte contre le terrorisme. Est donc mise en avant et privilégiée, l’option bilatérale dont le Mali est d’emblée exclu.
Le Mali est-il un Etat fiable ? La question se pose toujours au niveau des partenaires qui, de façon très diplomatique, nous évitent souvent dans le cadre de certains programmes. Le Niger et le Burkina Faso, oui ! Sans aucun doute.
Ces deux pays, grâce au leadership qu’ils incarnent dans le Sahel et même au-delà, sont aujourd’hui courtisés et font l’objet de toutes les convoitises de la part de nos amis occidentaux ; à commencer par les Etats-Unis qui, au lieu de financer, soutenir et accompagner, des projets sous-régionaux, préfèrent traiter directement avec ces deux Etats dans le Sahel.
C’est la démarche privilégiée par le pays de Donald Trump qui refuse toujours de soutenir le G5-Sahel, mais n’hésite pas à signer des conventions bilatérales avec ces Etats, cités ci-haut, dont les efforts en matière de lutte contre le terrorisme sont salués de tous et à propos desquels ils clament haut et fort que le risque peut être pris.
Cette position américaine vis-à-vis du Mali est tellement connue et reconnue par tous et partout, qu’un confrère n’a pas hésité à le signaler dans son reportage dans le cadre du sommet du G7, qui vient de se tenir à Biarritz en France. Il voulait expliquer la position des USA et de la France au sujet de la lutte contre le terrorisme en Afrique, précisément, dans le Sahel, dont il a été question lors de son sommet.
Le confrère a évoqué la divergence de vue entre deux puissances quant au soutien à apporter au G5-Sahel et aux Etats du Sahel. Sa conclusion était précise, claire, et disait ceci : «Les Etats-Unis préfèrent traiter avec le Niger et le Burkina Faso, deux Etats qu’ils trouvent fiables».
Cette position américaine vient nous conforter dans notre conviction, selon laquelle, le Mali est un Etat voyou. Une position que nous défendions dans une de nos précédentes publications et dans laquelle nous revenions sur les différents scandales qui jalonnent tout l’exercice de la présidence de la République de l’actuel chef de l’Etat. De l’achat de l’avion présidentiel à celui relatif aux équipements militaires, et idem pour les hélicoptères «qui ne servent à rien».
Pire, de plus en plus, ce sont nos voisins qui commencent à parler et à dire haut et fort ce qu’ils pensaient tout bas : l’incapacité du Mali à sécuriser ses frontières et le danger que cette impotence sécuritaire malienne fait peser sur eux et leurs populations.
«La passoire malienne», c’est comme ça qu’on nous appelle, fait de nous la risée de presque le monde entier. Le seul pays de la sous-région qui s’est doté d’une enclave, c’est le Mali, et nos autorités s’en accommodent tellement qu’elles ne cherchent aucune solution.
Au contraire, la situation de Kidal est encouragée par le gouvernement qui ne fait rien pour y être présent. C’est par et à travers le Mali, tout entier, que les terroristes s’en prennent à nos voisins, c’est ici au Mali qu’ils préparent, quasiment, toutes leurs attaques.
Mohamed Ag Aliou
Nouvelle Libération