Pour le ministre Abdoulaye Diop qui était présent samedi dans la capitale ghanéenne, la levée des sanctions contre notre pays n’est plus qu’une question de semaines. Il demande à nos compatriotes d’attendre l’échéance annoncée dans la sérénité
Deux rencontres d’importance égale pour notre pays ont eu lieu, samedi à Accra au Ghana. La session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et celle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Invité à la première rencontre, le Mali y a été représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop qui était accompagné de son collègue en charge de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
À l’arrivée de la délégation malienne au palais présidentiel du Ghana, aux environs de 14 heures, les dirigeants ouest-africains s’entretenaient encore à huis clos sur la situation politique dans la sous-région.
C’est à 17 heures que la session de l’Uemoa a démarré et n’aura duré qu’une quarantaine de minutes. Les enjeux du rendez-vous étaient importants aussi bien pour notre pays que pour les autres membres de l’Union monétaire, qui s’est alignée sur la position de la Cedeao.
En se rendant dans la capitale ghanéenne, le ministre Diop et sa délégation espéraient surtout une normalisation de nos rapports avec les deux organisations sous-régionales.
D’autres délégations officielles n’en espéraient pas moins, pour la simple raison que leurs peuples sont autant affectés que les Maliens par les restrictions financières et économiques imposées depuis le 9 janvier dernier. Ainsi, les conclusions des rendez-vous d’Accra ont déçu plus d’un. Si la Cedeao avait prononcé la levée de l’embargo, l’Uemoa, dans ce sillage, aurait certainement desserré l’étau.
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Mais, ce sommet de la Cedeao n’est qu’une étape. Et les autorités maliennes, sur la base des éléments d’appréciation portés à leur connaissance, attendent le prochain rendez-vous des dirigeants ouest africains avec optimisme.
En effet, selon le ministre Abdoulaye Diop, le rapport présenté lors des travaux par le médiateur Goodluck Jonathan a été « accueilli favorablement par les délégations présentes ». Ce rapport, a-t-il précisé, est basé sur les propositions faites par le gouvernement du Mali, dont celle relative aux 24 mois (22 mars 2022-mars 2024).
Les chefs d’État ont, cependant, souhaité avoir des éléments complémentaires concernant le chronogramme et le mécanisme conjoint proposé par le gouvernement malien pour assurer le suivi régulier de la mise en œuvre de ce chronogramme. « Des informations détaillées sont attendues par rapport à ces aspects pour pouvoir lever les sanctions au niveau du prochain Sommet ordinaire qui est prévu le 3 juillet prochain », a expliqué le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Le chef de la diplomatie malienne s’est félicité du fait qu’une grande majorité de pays se soit prononcée en faveur des propositions faites par le Mali. Signe qu’il y a une « dynamique positive au niveau de la Communauté pour pouvoir aller de l’avant ». À cet égard, Abdoulaye Diop a salué les efforts déployés par le médiateur Goodluck Jonathan et « l’action discrète et efficace » du président de la République togolaise, Faure Gnassingbé.
Pour le ministre Diop, la levée des sanctions n’est plus qu’une question de semaines. « Nous devons être patients. Nous sommes dans une dynamique qui nous permettrait d’arriver à ça dans quelques semaines », a-t-il confié à la presse.
Entre-temps, a-t-il insisté, les Maliens doivent garder leur sérénité, éviter de répondre aux provocations et continuer à regarder dans la même direction. « Ce qui est important, c’est que les conclusions finales de ce sommet prennent en charge les propositions du gouvernement, donc les aspirations des Maliens pour les réformes sécuritaires, politiques et institutionnelles dans une période de 24 mois de Transition ».
Le chef de la diplomatie malienne a invité les partenaires (Cedeao, Union africaine, Nations unies) à soutenir notre pays dans la réalisation du chronogramme proposé. Pour lui, ils ont une certaine responsabilité par rapport à la tenue d’un certain nombre d’engagements qui permettent d’arriver à cette échéance.
Envoyé spécial
Issa DEMBÉLÉ
L’Essor