Les conditions de travail dans lesquelles baignent les ouvrières de la société sucrière N-Sukala de Ségou frise avec l’esclavagisme moderne. Au vu et au su des autorités maliennes, jugés complices.
Des licenciements abusifs, les mauvaises conditions de travail, des cas de décès dus à des accidents de travail, non pris en charge par l’administration générale de l’usine sont entre autres les maux dans lesquels baignent au jour le jour les ouvriers de l’entreprise sucrière N-Sukala sise à Segou. De plus il leur a été absolument refusé par la direction générale de l’usine la mise en place d’un syndicat. Tous les ouvriers qui ont syndiqué ont tous été licenciés. Il en a été de même contre d’autres travailleurs qui les soutenaient.
L’usine devient championne en assassinat ? Nul ne saurait le dire, mais l’assassinat d’un jeune ouvrier le mardi 4 juillet dernier dans un champ de canne à sucre par un gendarme de l’escadron de Markala, engagé par la direction générale de N-Sukala sont le signe manifeste de la détermination des responsables à remettre les ouvrier dans leurs souliers.
Et nos sources de cet assassinat est le 4ème du genre qu’enregistre l’usine N-Sukala depuis son ouverture en 2011. Citant en exemple la mort d’une femme enceinte, écrasée par un camion de l’usine. Sans qu’aucune assistance de l’usine ne s’en est pas suivie.
Depuis que les ouvriers dénoncent cette situation digne d’un autre siècle, et réclament l’augmentation des salaires ainsi que leur prise en charge sanitaire, l’administration est restée aphone.
La rencontre il y a quelques mois du l’ex-ministre du développement industriel Mohamed Aly Ag Ibrahim et sa collègue Diarra Racky Talla du travail et de la fonction publique avec les administrateurs de N-SUKALA, les ouvriers et l’administration de Ségou n’ont fait bouger d’un iota la direction de la société qui voient de mauvais œil les revendications ouvrières contenues dans un cahier de doléances. Pis, la situation des ouvriers de la société devient de plus en plus critique après le passage des autorités ministérielles.
En effet, selon des sources bien introduites, l’administration de N-Sukala, dont la présidence est exercée par un Chinois (car la Chine détient 60% des actions) et la sous-présidence par le Mali qui détient les 40% restants, menacent non seulement tout ouvrier qui évoque la question du cahier des doléances, mais aussi le licencie abusivement.
Les mêmes sources indiquent que l’affaire portée plusieurs fois devant l’inspection de travail de Ségou n’aboutit jamais.
Et nos sources d’enfoncer le clou en dénonçant des pratiques peu orthodoxes de certains du département du développement industriel et celui du travail et de la fonction publique, de l’inspection régionale de travail. Selon eux, l’administration de la sucrerie N-Sukala achète le silence de ces derniers. Ce qui laisse les ouvriers à leur triste sort.
Tout compte fait, la situation est ahurissante et détonante. A N-Sukala, l’exploitation de l’homme par l’homme est de règle. L’esclavagisme longtemps révolu est légion à la sucrerie de N-Sukala, les ouvriers ne savent plus à quel saint se vouer.
Il est inadmissible que l’Etat malien laisse cette situation perdurer. Les autorités maliennes ne doivent pas cautionner qu’une entreprise de ce genre interdise à ses ouvrier de syndiquer, de réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, et leur prise en charge en cas d’accident de travail.
Le nouveau ministre du développement industriel est fortement interpellé. Il y va de la sauvegarde des emplois dont le manque devient de plus en plus le talon d’Achille du pouvoir actuel.
CYRIL/Icimali.com