La première table ronde de la campagne jeunesse 2024 initiée par Les Petits Stylos Fondation a eu lieu ce mercredi 17 juillet 2024 à Espace Culturel Urgol Café. Animée par mesdames Mantchini Traoré de Cultur’Elles, Adam Drabo et Awa Drabo de Sutra, et Dia Sacko de Mali Culture Média, cette rencontre a servi à ces quatre magnifiques dames qui ont su influer sur leurs environnements d’inviter les jeunes à s’éduquer, se former, s’informer, s’engager sans peur et sans brûler les étapes, être à la responsabilisation et être intègres afin d’agir efficacement sur eux-mêmes et leur environnement.
Il faut, d’entrée, rappeler que cette Campagne Jeunesse 2024, autour du thème : « Renforcer les capacités d’agir des jeunes sur eux-mêmes et sur leur environnement », s’inscrit dans la célébration de la Journée internationale de la jeunesse qui aura lieu en aout prochain.
Après être présentées, les quatre conférencières, porteuses toutes de « projets de transformation de nos pratiques pour le progrès », ont tenu en haleine les centaines de jeunes venus s’inspirer des différents parcours de ces dernières, pour des fins d’actions nécessaires sur soi pour agir efficacement.
Produit pur de l’école malienne, Mme Mantchini Traoré de Cultur’Elles, une entreprise culturelle, a fait comprendre aux jeunes qu’on « peut partir de rien pour arriver au sommet », pourvu que l’on « ne se disperse pas pour perdre les énergies ». « Ne vous focalisez pas sur une seule chose, mais saisissez des opportunités », a-t-elle conseillé aux jeunes désorientés dans les choix à faire dans leur vie professionnelle.
Alors que Mme Awa Drabo estime qu’il faut « être focus, avoir une ligne directrice, se former, faire des recherches, et trouver un chemin », sa sœur Adam estime qu’il faut pour réussir « se sacrifier » car « ce n’est pas facile » de trouver un chemin.
« On peut faire plusieurs choses à la fois », a réagi Mme Dia Sacko de Mali Culture Média. « Trouvez en vous la petite graine, faites germer en vous, ayez votre rêve et arrosez-le », a-t-elle conseillé. Selon elle, le plus important est de se fixer un objectif, « avoir la compétence et la confiance en soi ». Pour la responsable de Mali Culture Média, « on ne peut pas agir sur les jeunes avec un déficit d’éducation », d’où des « projets renversants ».
Sources d’inspiration
Si, pour Mme Sacko, sa première source d’inspiration a été son père qui lui a appris les valeurs universelles, mesdames Drabo indiquent s’être inspirées de leurs mères et grandes mères. « C’est ma grand-mère, elle me laisse vivre l’expérience pour en tirer les leçons. Elle m’a appris à gérer les amitiés, les collaborations », dira Mme Traoré.
Nécessité de réseautage
Répondant à une des préoccupations d’un participant selon laquelle il faut avoir du réseau avant de réussir, Mme Mantchini Traoré dira que le réseau est important dans un projet. « Du gardien qui est à la porte au ministre qui te reçoit, c’est ton réseau. Il est indispensable », a souligné la responsable de Cultur’Elles.
Mme Awa Drabo ajoutera qu’avoir un réseau « permet d’avoir plus d’informations ». « Créer un réseau est bon, mais il faut aussi une synergie d’actions des jeunes. C’est important de se mettre en réseau », a-t-elle renchéri.
Défis et projets
L’un des défis auxquels font face les femmes est la discrimination. Mme Dia Sacko de Mali Culture Média est claire : « Travailler dans la culture est extrêmement difficile, mais c’est trois fois plus difficile pour la femme. » Toutefois, fera-t-elle savoir, « c’est à l’être seul d’être déterminé ».
Pour sa part, Mme Mantchini Traoré a soutenu que c’est à l’individu de « prouver que ce qu’il fait est bon ». Car par méconnaissance, des gens vont s’engager dans la médisance, mais c’est à la personne concernée de « ne pas se laisser dénaturer par les dires des gens ».
« Le grand défi est la thématique », a déclaré Mme Awa Drabo, selon laquelle il est difficile pour les Maliennes d’abandonner leurs habitudes traditionnelles liées à l’utilisation des tissus hygiéniques lors de leurs menstruations, au profit des serviettes hygiéniques modernes.
A la sortie de la rencontre, les jeunes participants ont exprimé leur satisfaction avoir écouté avec intérêt les quatre animatrices de la table-ronde.
Dans ses mots de clôture, le président de l’association Les Petits Stylos Fondation, Dr Tiefing Sissoko, a salué ces quatre magnifiques dames dont « le succès auprès des jeunes n’est pas une surprise ! » « Elles sont tenaces, combatives, inventives et clairvoyantes. Mantchini Traoré, Dia Sacko Awa et Adam Drabo ont su articuler ces ingrédients du succès dans leurs discours pour inspirer la jeunesse malienne. Et ce n’est pas que dans les discours. Leurs parcours offrent une excellente illustration. Dia s’appuie sur son expérience pluridisciplinaire pour innover sans cesse avec Mali Culture Media. Adam et Awa, deux jumelles très complémentaires, ont trouvé les ressources pour résoudre une problématique féminine vieille comme le monde avec les serviettes hygiéniques réutilisables de SUTRA, et Mantchini a fait des grins (groupe de jeunes oisifs) un espace de réflexion et de développement de projets d’entreprise, », a-t-il déclaré.
La table-ronde a été sanctionnée par la remise des produits Les Petits Stylos Fondation aux quatre dames par Michel De Knoop, chef de la coopération, chargé d’affaires a.i de l’Union européenne au Mali.
Cyril Roc DACK/Icimali.com
