Plus qu’une visite ordinaire, c’est une véritable campagne de lobbying menée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, au Sommet numérique Trasform Africa pour la destination du Mali.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a participé aux côtés de ses pairs Paul Kagamé du Rwanda et Uhuru Kenyatta du Kenya à la cérémonie officielle d’ouverture du la 5ème édition du Sommet Transform Africa 2019, le mercredi 15 mai 2019.
Ce Sommet du 14 au 17 mai 2019, organisé chaque année par Smart Africa qui est le Secrétariat du TAS, était placé sous deux thèmes : « Stimuler l’Économie Numérique de l’Afrique » choisi par le Rwanda et celui du Mali relatif à la « la création d’emplois et la jeunesse dans les TIC ». C’est un grand rendez-vous dont le but est de voir comment les pays membres peuvent mettre une stratégie en place pour que le continent africain puisse créer toutes les structures pour une économie brillante qui va créer des emplois pour les jeunes, qui va créer des opportunités pour l’Afrique de créer des applications de données de services et surtout l’entreprenariat des jeunes qui est la plus grande préoccupation aujourd’hui des pays africains .
Selon le Chef de l’Etat malien, ce Sommet de Kigali sur comment booster l’économie numérique en Afrique est un signe des temps, une preuve de l’engagement du Rwanda à être dans le sens de l’histoire et à faire en sorte que l’Afrique entière s’engage dans la voie du développement du numérique. « Car, dit-il, nous sommes à l’heure de l’information et chacun sait aujourd’hui les gains considérables que grâce à cette technologie, l’on peut enregistrer dans tous les domaines.
L’inévitable présence du Mali
Selon le Chef de l’Etat, le Mali ne peut que répondre à ce grand rendez-vous du numérique eu égard aux soucis de tous ordres auxquels il est confronté, notamment sécuritaire, économique, éducationnel et santé.
Au panel Smart Africa de Leaders Summit auquel in a pris part, le Président de la République dans ses interventions a expliqué tout le sens de sa présence à ce haut rendez-vous des opportunités d’investissements pour la transformation numérique de l’Afrique et également pour la création d’emplois pour les jeunes, un facteur de croissance.
«Nous avons compris qu’il fallait également que nous saisissions la chance actuelle car le monde avec cette fameuse innovation qui est l’économie numérique de faire en sorte que notre pays qui est assez vaste, qui a 1.241.000 km2 puisse commercer avec lui-même dedans au plan humain, qu’au plan économique et qu’en quelque lieu que ce soit du Mali les populations puissent être jointes ; tout cela est possible aujourd’hui grâce aux avantages du numérique (la sécurité, le renseignement, l’information dans la célérité, le désenclavement, le ravitaillement à temps, l’accès à la santé ) ».
Par rapport au thème choisi par le Mali, IBK a rappelé au cours du panel, la prouesse du Mali d’être la 3ème économie de l’espace UEMOA malgré le contexte de l’insécurité qu’il traverse depuis 2012. C’est pourquoi pour créer des emplois, il faut une bonne santé de l’économie, facteur de croissance. L’engouement pour le numérique, le net working et internet est réel aujourd’hui au Mali. Notre pays compte de nombreux abonnés en matière de téléphonie mobile et d’internet à travers l’usage des réseaux sociaux.
«Nous avons 6 millions d’Abonnés connectés à internet … Nous sommes des partisans convaincus depuis l’époque des PTT et nous ouvrons largement la terre malienne à tous ceux-là qui veulent bien aujourd’hui prendre le risque porteur, le risque payant de venir au Mali quelque fois et d’investir au Mali est rentable. Ce pays-là, le Mali, est un pays porteur. Le Mali demande des investissements en numérique », a soutenu IBK.
Faire de Bamako une Smart City
Toujours sur le numérique et les perspectives pour le Mali dans la voie de ce domaine, le Président de la République se dit confiant : «Et je dis encore une fois toute ma foi en le Numérique, je dis que ce qui est aujourd’hui à l’œuvre ici, qui fait de Kigali une Smart City, que nous aussi, nous fassions de Bamako une Smart City demain et que l’engouement soit également à l’œuvre chez nous. C’est un souci, je pense que nous rattraperons le retard à ce niveau-là et moi le premier. Je crois qu’on n’a pas le choix, il est temps, il est grand temps que nous embarquions dans le train du numérique. Ce n’est pas non plus un hasard. D’ailleurs, si nous avons aujourd’hui un ministère de l’Economie numérique et de la Prospective, cela a son sens, et nous valait d’être ici aujourd’hui ».
Transform Africa, est une plateforme de haut niveau, d’une journée, consacrée aux échanges sur le rôle perturbateur mais également dynamique et stratégique des TIC dans la transformation numérique rapide de l’Afrique. Au centre des préoccupations du Leaders Summit, les questions de transformation digitale au cœur du développement économique du continent, la connexion des villes africaines grâce au développement massif des nouvelles technologies sur le continent.
La jeunesse sera au cœur des centres d’intérêts car il faudra créer des emplois pour la jeunesse afin de réduire le flux d’immigration qui cause de nos jours de nombreuses pertes de bras valides pour notre continent. C’est pourquoi durant le sommet, les leaders africains accorderont une grande importance aux initiatives en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes.
Le Plus grand objectif de Smart Africa est de mettre la transformation digitale au cœur du développement économique du continent, en faisant travailler le secteur privé et les Etats membres autour d’initiatives concrètes comme par exemple le projet «One Africa Network» qui vise à supprimer progressivement les frais de roaming entre les pays africains.
3 Axes prioritaires
Dans le futur, Smart Africa a 3 axes prioritaires pour le numérique africain : renforcer les infrastructures internet en Afrique, des fibres optiques aux câbles sous-marins en passant par les satellites, le déploiement des réseaux mobiles, la création de «data centers» installés sur le sol africain ; développer le contenu africain exportables dans le monde et former les africains aux nouvelles technologies.
Il est à rappeler que c’est au terme du premier Sommet « Transform Africa » tenu en octobre 2013 à Kigali que les Chefs d’Etat et de Gouvernement de huit pays africains dont le Mali se sont engagés à soutenir le développement socio-économique et transformer l’Afrique à travers la mise en œuvre intelligente et l’application des technologies de l’information et de la communication (TIC). Ils ont, à cet effet, adopté le manifeste «Smart Africa» et l’Alliance « Smart Africa » est le cadre de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation du Manifeste.
24 Pays africains sont aujourd’hui membres de l’alliance Smart Africa, elle vise à mettre les TIC au cœur des programmes nationaux de développement socio-économique par l’amélioration de l’accès aux TIC, en particulier les services à large bande, l’amélioration de la reddition des comptes, l’efficacité et la transparence à travers les TIC, la priorisation du secteur privé pour l’accélération du développement, et la mise à contribution des TIC pour promouvoir le développement durable du continent.
Le Président IBK a indiqué que le statut de l’organisation va être revu, passer de l’alliance à une organisation mieux qualifiée au plan juridique pour qu’elle soit capable d’être de grande autonomie financière et d’attirer des investissements à hauteur de souhait. Car « c’est un domaine où l’investissement est très important, très lourd et nous souhaitons que cela puisse se faire ».
La 6e édition 2020 de Transform Africa aura lieu en Guinée-Conakry, en 2013.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire