En acculant la junte militaire au pouvoir à Bamako, la CEDEAO range aux oubliettes la transition militaire au Niger par le Général Salou Djibou, qui a permis au Président Mahamdou Issoufou d’être ce qu’il est aujourd’hui.
La gestion de la transition au Mali par les putschistes du 18 Aout 2020 continue de couper le sommeil aux Chefs d’Etat de la CEDEAO. Après les sanctions infligées au Mali à travers son embargo, la CEDEAO des peuples devenue celle des Chefs d’Etat demande au CNSP de désigner le Président et le Premier ministre de la transition, tous deux civils, au plus tard le 15 septembre 2020.
Il s’agit pour l’institution ouest-africaine d’un retour à l’ordre constitutionnel où les militaires n’ont leur rôle à jouer que dans les casernes, laissant le champ politiques aux civils.
Les négociations entre le CNSP et la médiation de la CEDEAO conduite par l’ancien Président Goodluck Jonathan achoppent sur ce point. Or, à Bamako, la tension monte. La majorité des Maliens opte pour une transition militaire dirigée par le CNSP. Un meeting a été même organisé à cet effet le mardi 8 septembre 2020 à la Place de l’Indépendance. « Soutien à l’Armée », « Vive le CNSP », « Une transition dirigée par l’Armée », lit-on sur les pancartes. Les organisateurs de la manifestation au sein du Mouvement Populaire du 4 Septembre (MP4) ne croient plus à la classe politique, singulièrement le mouvement démocratique.
Le CNSP inspire aujourd’hui plus de confiance auprès des populations maliennes. « La voix du peuple doit primer sur celle de la CEDEAO…Tous derrière le CNSP pour une transition bien réussie », appelle-t-on à Bamako. Le coup d’Etat est certes proscrit par les textes de la CEDEAO. Mais, celui contre IBK est déjà consommé, obligeant à tourner la page.
Comme le Général Salou Djibo en 2010, qui a dirigé la transition qui a vu l’élection de l’actuel président Mamadou Issoufou à la tête de l’État du Niger, après le coup d’Etat du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie au Niger ayant renversé le Président Mamadou Tandia, Col. Assimi Goïta à la tête du CNSP, peut conduire la transition au Mali. Le Président ATT, alors Lieutenant-Colonel, a laissé les traces d’une bonne transition en 1991. Autant d’exemples qui devraient inspirer la CEDEAO.
Si Mahamadou Issoufou est Président de la République, c’est grâce au Général Djobo.
D.C.A
Le Soft