Une délégation ministérielle de la Cédéao va tenter ce dimanche 3 novembre de désamorcer la crise au sommet de l’Etat. Mais elle fait face à la défiance d’une partie de la classe politique.
A moins d’un mois de la présidentielle du 24 novembre, le pays a deux Premiers ministres et deux gouvernements : celui d’Aristides Gomes, limogé par le président, mais soutenu par l’organisation ouest africaine et la communauté internationale. Et celui de Faustino Imbali, nommé par le chef de l’Etat José Mario Vaz. La Cédéao, médiatrice dans la crise, entend rester ferme pour faire respecter sa feuille de route.
Le rendez-vous prévu avec le président ce matin risque d’être houleux. Pour la Cédéao, José Mario Vaz – également candidat indépendant à la présidentielle – a pris des décisions « illégales ». La feuille de route de l’organisation résulte du sommet de fin juin : La Cédéao avait autorisé le chef de l’Etat, dont le mandat a expiré plus de quatre mois, à rester en poste, mais avec des pouvoirs réduits.
Dans le camp du président, on parle d’« ingérence ». « La communauté a des préoccupations mais pour nous, les Guinéens, l’essentiel c’est la Guinée-Bissau, estime Monsieur Mané, secrétaire général de la campagne de José Mario Vaz. C’est un pays libre et indépendant. On peut écouter les conseils mais on est autodéterminés aussi. »
Pour le gouvernement limogé en début de semaine revanche, la Cédéao est un soutien de poids. L’équipe d’Aristides Gomes, dirigée par le PAIGC et ses alliés, espère que l’organisation rappellera clairement les règles fixées. Des sanctions sont déjà évoquées.
Pour Mamadou Diakité, militant du PAIGC, ce doit être surtout l’occasion de se parler. « La Cédéao est une organisation qui parle avec tous les partis politiques. Depuis 5 ans, rien n’a bougé ici en guinée-Bissau à cause des crises politiques. »
Le gouvernement nommé jeudi a demandé à rencontrer la délégation ouest africaine. Mais considéré comme « illégitime » par la Cédéao, il n’a pas été convié aux discussions.
rfi.fr