L’attaque terroriste du lundi 24 octobre 2022 à Djibo, au nord du Burkina Faso, ayant fait au moins dix morts et une cinquantaine de blessés dans les rangs de l’armée, sonne comme un véritable baptême de feu du nouvel homme fort de la transition, capitaine Ibrahim Traoré.
Ayant pris le pouvoir par un coup d’Etat perpétré le 30 septembre contre le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré dit IB est désormais sous pression quand on sait que les groupes terroristes sont loin de déposer les armes.
En effet, avant-hier lundi 24 octobre 2022, les forces armées burkinabé ont été frappées par la foudre terroriste dans le Nord du pays, notamment à Djibo. Le bilan fait état d’une dizaine de morts et d’une cinquantaine de blessés graves dans les rangs de l’armée régulière.
« Le 14e Régiment interarmes de Djibo a fait face à une attaque terroriste qui a visé sa base. Le bilan provisoire établi fait état de 10 militaires tombés au cours des combats et une cinquantaine de blessés qui ont été pris en charge », a indiqué l’Etat- major général des Armées dans un communiqué, qui a précisé que « les éléments du régiment ont vaillamment riposté aux tirs directs et indirects de l’ennemi venu en nombre important. Au moins 18 corps de terroristes ont été dénombrés au cours des opérations de ratissage » qui se sont poursuivies, appuyées par « des renforts aériens déployés dans la zone pour assurer les opérations de secours et de riposte».
Cette attaque terroriste, la première de l’ère IB, est un baptême de feu au nouveau Président de transition, qui n’a prêté serment que le vendredi 21 octobre, soit quatre jours après. Les terroristes ont lancé un message au capitaine qui a promis de se battre « jusqu’au dernier souffle » pour sa Nation.
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Tout comme son prédécesseur qu’il a chassé du fauteuil présidentiel pour incapacité à dérouter les hordes terroristes, le Président capitaine Ibrahim Traoré, assis désormais sur des braises, est sous pression. Il doit, en un temps record, traquer et démasquer les ennemis de la République, et détruire leurs sanctuaires pour le retour de la paix.
Hier, c’était le lieutenant-colonel Damiba. Aujourd’hui, c’est le capitaine Traoré, attendu de pied ferme par un peuple meurtri qui n’attend que des actes concrets sur le terrain, loin des discours populistes. L’état de grâce pour le Président IB ne sera que de courte durée.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le capitaine IB risquerait le même sort que son prédécesseur s’il ne met pas les bouchées doubles face au phénomène terroriste, très asymétrique, pour le retour de la paix. Cela passera par la dotation de l’armée en moyens modernes et adéquats, la réorientation du partenariat militaire, et le respect de son engagement de faire du peuple burkinabè sa « boussole ».
Il faut rappeler que cette attaque intervient à moins de 48 heures après la rencontre du nouvel homme fort burkinabè avec la chaîne de commandement militaire, soit le Samedi 22 octobre, lors de la rencontre, le Président Ibrahim Traoré a évoqué les raisons qui ont conduit aux évènements des 30 septembre, 1er et 2 octobre 2022, « déroulé sa vision et exposé sa nouvelle stratégie pour une lutte efficace contre le terrorisme ».
Selon le Présidence burkinabè, le Capitaine Ibrahim TRAORE a aussi donné de nouvelles orientations sur les actions à mener sur le terrain de la lutte. « La chaine de commandement a été invitée à l’union, et à plus de détermination afin qu’ensemble les Forces armées nationales (FAN) puissent réussir leur mission », a indiqué la Présidence burkinabè.
D. Cyril AKPITISON
Le Soft