Dans le cadre de la journée mondiale du maintien de la paix, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a effectué une visite de solidarité au Mali. Celle-ci a été l’occasion pour lui d’encourager les Casques bleus de la MINUSMA, mais aussi du gouvernement malien dans leur effort de consolidation de la paix au Mali et dans le monde. C’était le mardi 29 mai 2018.
Mardi dernier, Antonio Guterres a effectué une visite au Mali qui pourrait être qualifiée de « visite de solidarité » dans un double sens. Dans le cadre de cette tournée, le secrétaire général des Nations unies a souhaité montrer toute sa compassion, toute sa solidarité aux musulmans maliens en les accompagnant dans leur jeûne pendant ce mois sacré du ramadan. Dans un second temps, Antonio Guterres, en effectuant cette visite, a voulu montrer aux Casques bleus de la Minusma qu’ils ne sont pas seuls dans leur combat pour l’instauration de la paix dans le monde et plus explicitement au Mali. C’est la raison pour laquelle, la visite a été calée au 29 mai 2018 afin de participer au côté des guerriers de la paix à la journée mondiale du maintien de la paix qui est précisément la journée des Casques bleus.
Dans son discours, le secrétaire général des Nations unies a regretté l’échec de la mission des Casques bleus au Mali, en Centrafrique, en République Démocratique du Congo et au Soudan du Sud. La nécessité de la présence des Casques bleus dans ces quatre pays était la consolidation de la paix, la stabilisation du pays tout en les conduisant vers une transition démocratique. Cela, seulement après avoir pu trouver un accord entre les différents protagonistes.
« Aujourd’hui, dans ces quatre pays, notamment ici au Mali, vous travaillez dans un cadre où la paix n’est pas assurée. Vous travaillez dans un cadre où il y a des groupes terroristes qui ne respectent rien et personne. Vous travaillez dans un cadre où il y a du trafic de drogue, d’êtres humains, d’armes…. », regrette-t-il.
Nonobstant toutes difficultés qui menacent non seulement la vie des citoyens de ces pays, mais aussi des Casques bleus, M. Guterres a tenu à féliciter ces hommes pour leur bravoure et leur courage ; des vertus qui ont conduit certains d’entre eux à la mort. Il a tenu à rendre hommage à tous les hommes et femmes disparus pour la défense des droits de l’homme, pour le développement des nations.
Antonio Guterres a alors saisi l’occasion pour évoquer le projet des nations unies dans les jours à venir dans le cadre de cette consolidation de la paix : « Nous sommes conscients qu’il nous faut travailler pour changer cet état des choses. Nous sommes en train de développer, comme on l’a déjà évoqué, l’action pour le maintien de la paix, pour améliorer nos procédures intérieures, pour mieux appuyer les Casques bleus dans tous les domaines – l’entraînement, l’équipement, les capacités opérationnelles pour mobiliser le Conseil de sécurité, les États qui contribuent avec des troupes, les États qui contribuent avec des équipements ou avec des aides financières – pour garantir une effective solidarité internationale pour faire du maintien de la paix quelque chose qui assure mieux la sécurité des Casques bleus, mais surtout la sécurité des populations que vous protégez. » Il n’a pas oublié d’inviter ces hommes qui incarnent les missions des Nations unies au Mali, mais aussi dans le reste du monde à la protection des droits de l’homme dans toutes les circonstances.
Cette journée a été l’occasion pour le secrétaire général de l’ONU de saluer les cinq pays ayant pris l’initiative de mettre en place le G5 Sahel en vue d’instaurer et consolider la paix dans la zone Ouest africaine. Cependant, cette force mérite tout l’accompagnement de la communauté internationale, a-t-il laissé entendre.
« Mais il faut que la communauté internationale comprenne qu’elle doit assurer aux pays du G5-Sahel un appui, mais un appui qui soit prévisible, un appui qui soit garanti, un appui qui puisse permettre la stabilité de la construction de la force du G5-Sahel et l’efficacité de son travail pour la protection de la paix dans cette région »,recommande-t-il.
Guterres n’a pas oublié de lancer un autre appel à la communauté internationale afin qu’elle songe au volet développement dans ces nations sous menace terroriste. Car, « Il n’y a pas de paix sans développement, il n’y a pas de développement sans paix », dit-il. La paix et le développement restent étroitement liés. Dans ce sens, il a salué tous les efforts du gouvernement malien qui se bat pour la « concrétisation de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale » mais aussi pour l’organisation d’élections transparentes, crédibles et pacifiques. Un processus indispensable pour la consolidation de la confiance entre le peuple et les dirigeants voire pour « l’unité du Mali». Il a fait savoir le soutien total des Nations-Unis auprès du gouvernement dans la réalisation de ces attentes qui sont une condition sine qua non dans la stabilisation de toute la région, mais aussi du monde entier. « La paix au Mali est un facteur de sécurité à l’échelle globale. Il faut que le monde le comprenne, et il faut que le monde vous appuie sans conditions », explique-t-il.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays