Pour M. Namory Magassouba, Professeur de Droit au lycée Ibrahima Ly, la vulgarisation du projet de nouvelle Constitution en milieu scolaire permet sa compréhension par les élèves et enseignants, mais aussi de se situer soit vers le côté du »Oui » soit vers le côté du »Non ».
Après trente ans, le Mali s’apprête à tourner la page de la Constitution de 1992, via une nouvelle Constitution dont le projet est en phase de vulgarisation sur l’ensemble du territoire. Jeudi 4 mai 2023 au Lycée Ibrahima Ly en Commune YI du District de Bamako, une conférence-débats animée à cet effet, par M. Namory Magassouba, Professeur de Droit au lycée Ibrahima Ly, non moins Doctorat à la nouvelle école doctorale du Mali.
Devant un parterre d’élèves et enseignants, M. Magassouba a disséqué le texte du projet. Ce qui a permis d’éclairer la lanterne des participants qui sont repartis édifiés.
A en croire le chercheur sur « le rôle de la police pour l’émergence de l’État de droit », la vulgarisation du projet de Constitution en milieu scolaire permettra de sensibiliser un nombre important de familles. Interview !
Vous êtes à Ibrahima Ly pour la vulgarisation du projet de la nouvelle constitution. Pourquoi avoir choisi le milieu scolaire ?
Vous savez que le milieu scolaire, c’est d’abord par excellence un milieu d’intellectuels, parce qu’ici on y trouve les professeurs d’enseignement secondaire, donc des cadres de l’enseignement. On trouve également ici les adolescents, les jeunes qui sont en âge d’aller au vote. Il est donc très important que si nous avons pu avoir une bonne vulgarisation dans ce milieu, ça va faire échos dans la ville. Parce que chaque élève, chaque maître vient de quelque part. Avec cette conférence, les notions acquises seront effectivement bien dispersées au sein de la population.
De façon succincte, qu’en est-il des insuffisances mais surtout des innovations apportées dans le projet de la nouvelle constitution ?
Les insuffisances dans cette nouvelle constitution, on ne pourra pas les dire, parce que ce n’est pas encore d’actualité. Il faut d’abord pratiquer pour voir peut-être les insuffisances.
Ce qu’on pourra dire, c’est surtout les innovations. Alors, les innovations, il y en a assez, mais les plus marquantes de ces innovations sont en rapport avec le pouvoir du Président de la République. Avant, le Président de la République nommait le Premier Ministre mais il n’était pas capable de le démettre de ses fonctions. Parfois cela peut amener un blocage, alors le Mali a connu cette expérience. Le Président de la République nomme le Premier Ministre et les membres du gouvernement, mais il n’est pas responsable d’eux. Donc, c’était également une des insuffisances.
Il y en a également au niveau de nos institutions, elles-mêmes. Il y en avait huit (08), certaines ne jouaient pas tellement leurs rôles. Il fallait non seulement renforcer. Par exemple, le Conseil Économique Social et Culturel est devenu Conseil Social Économique Culturel et Environnemental, pour prendre en charge les questions environnementales.
L’autre aspect de l’innovation est par rapport au parlement. On avait qu’une Assemblée Nationale dont une seule chambre, mais avec cette nouvelle constitution, nous avons deux (02) nouvelles chambres à savoir : la chambre des parlementaires et la chambre des sénateurs. Ainsi, nous avons un parlement à deux chambres.
Autres innovations majeures avec cette nouvelle constitution sont la capacité donnée au parlement de destituer le Président de la République. Ce qui n’existait pas. Voilà entre autres innovations majeures.
Je pense que si on arrive à les mettre en pratique, cela va apporter un changement dans le cours de l’histoire du Mali. Comme je l’avais, les hommes n’aiment le changement. Mais toutes les prospérités que l’humanité a connues sont venues des changements. Donc, parfois il faut changer pour voir ce que ça peut donner.
A la suite de cette conférence, qu’est-ce que vous attendez des élèves ?
La première des choses, c’est la compréhension. S’ils comprennent, ils vont intérioriser et au moment de faire le choix, parce qu’ils seront appelés vers une consultation, en ce moment le tas de connaissance qu’ils viennent d’avoir va leur permettre de se situer soit vers le côté du »Oui » soit vers le côté du »Non ».
Propos recueillis par Cyril Roc DACK/Icimali.com