Le Syndicat des Travailleurs des Collectivités Territoriales (SYNTRACT) et le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités (SNTC) sont révoltés contre la décision prise par le ministre de l’économie Dr Boubou Cissé ordonnant le payement des salaires du personnel enseignant et socio-sanitaires des collectivités territoriales par des agents non habilités.
Ils ont demandé, le lundi 15 avril 2019 au siège de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali CDT, aux maires, aux présidents des conseils de cercle et aux présidents des conseils régionaux de ne pas laisser le ministre de l’économie « assassiné » la décentralisation du Mali par une simple lettre.
« C’est à cause de notre grève de trois semaines que le ministre de l’économie et des finances du Mali Dr Boubou Cissé a pris cette décision illégale et inopportune de substituer les agents des collectivités territoriales habilités à payer les salaires du personnel enseignant et socio-sanitaire des collectivités territoriales par d’autres non habilités que sont les Directions régionales du budget. Par cet acte, le ministre Cissé assassine la décentralisation et foule au pied le rôle des maires, des conseils régionaux et des conseils de cercle. Au lieu de trouver une solution à notre problème, le ministre Cissé déplace le problème et aggrave la situation.
Cette violation flagrante ne nous détournera pas de notre vision. Notre grève, débutée le Mardi 09 Avril, se poursuivra jusqu’au 27 Avril et si rien n’est fait, nous entamerons d’autres actions plus vigoureuses » a informé Abdina Karambé le secrétaire à l’information du bureau national du Syndicat des Travailleurs des Collectivités Territoriales (SYNTRACT. « Il est grand temps que les fonctionnaires d’un même pays soient traités sur le même pied d’égalité et nous voulons que l’Etat du Mali nous paye quel qu’en soit la manière. Si le ministre pense que le salaire est un droit et un moyen de subsistance dont le payement doit se faire dans les délais requis, a-t-il oublié que certains de nos agents sont à plus de trente mois sans salaire ? » S’interroge-t-il.
« Nous sommes tous les enfants de ce pays et nous méritons d’être traités sur le même pied d’égalité » largue Karambé. Le secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Souleymane Traoré a emboité le pas a Karambé et a dévoilé les moult difficultés que traversent les agents des collectivités territoriales. Il a révélé que les foyers de certains agents n’ont pas survécu au choc et a aussi indiqué que des agents ont été enlevés par des djihadistes sans que l’Etat ne bronche. Il a indiqué que leur masse salariale ne dépasse pas 8 milliards de FCFA par an et que l’Etat du Mali ne peut pas dire qu’il n’a pas cette somme pour leur payé.
« Notre grève continuera avec comme mesure conservatoire l’arrêt de mandatement des salaires des agents des secteurs transférés qui durera de façon illimitée jusqu’au dénouement total de la question salariale des agents du cadre de l’administration générale. Nous n’assurerons même pas le service minimum car la loi ne nous y impose pas. A part, les mariages déjà programmés, aucun autre mariage ne sera célébré au cours de la grève. A expliqué Traoré. Issa Diara le secrétaire administratif du syntract a fait savoir qu’il ne peut pas comprendre qu’un ministre peut prendre une telle décision au vu et au su des acteurs de la décentralisation.
Selon lui, ce combat n’est pas le combat des seuls agents des collectivités territoriales mais des maires et des présidents des conseils de cercle et des conseils régionaux pour mettre à sa place le ministre de l’économie et des finances. Le secrétaire administratif du bureau national du syntract a développé les six points inscrits dans le cahier de doléances du syndicat comme le payement immédiat des salaires du 2é trimestre 2017 et ceux de l’année 2018 ; l’achèvement du processus d’intégration des contractuels omis de 2006 à 2010 ; l’application des points d’accord contenu dans le procès-verbal de conciliation entre le gouvernement et le syntract etc. les travailleurs des collectivités territoriales sont mécontents du comportement du ministre de l’économie et des finances Boubou Cisse et le prévient que sa décision dont ils jugent illégale n’aura pas d’effet sur leur grève. Ils demandent au président de la République IBK de leur mettre dans leur droit.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain