EDITO

Premier test pour le gouvernement de mission

La crise scolaire est en passe d’offrir au nouveau gouvernement de mission dirigé par le Premier ministre Boubou Cissé son premier plat de résistance en terme de défi à relever. Eviter à tout prix à l’école malienne, une année blanche, c’est l’une des missions clairement écrite dans l’accord politique, ébauche de feuille de route, signé entre le Premier ministre et les partis politiques, préliminaires à la mise en place du gouvernement de mission.

A peine le nouveau gouvernement mis en place, le 5 mai 2019, et le Collectif des syndicats de l’Education annonce une nouvelle « grève avec rétention de notes », à partir du 22 mai, qui sera perlée jusqu’au 28 juin. Le préavis de cette nouvelle grève a été déposé le 6 mai, alors que le ministre du dialogue social, du travail et de la fonction publique, qui en est le destinataire prenait fonction le 7 mai. Cette nouvelle offensive des enseignants suscite des interrogations sur les chances de sauver l’année scolaire 2018-2019.

Le dossier de l’école, qui a toujours constitué un challenge pour les gouvernements précédents, devient incontestablement un premier test pour le gouvernement de mission de Boubou Cissé. Cette équipe a l’obligation d’éviter qu’une année blanche entrave la marche normale l’école malienne. « La mise en œuvre de mesures urgentes pour sauver l’année scolaire 2019 » est une mission consignée dans l’accord politique signé le 2 mai entre le Premier ministre et les partis politiques. Le nouveau ministre du Dialogue social du Travail et de la Fonction publique Hammadoun Dicko, qui est un opposant reconverti par la signature de l’accord politique, hérite de ce dossier qu’il trouve sur son bureau en prenant fonction. Etant le destinataire du préavis de grève de 27 jours du Collectif des syndicats de l’Education, il a du pain sur la planche. Et il n’a pas le droit à l’erreur. L’accord politique qui a précédé la mise en place du gouvernement, prévoit cependant un temps de grâce pour les nouveaux ministres.

En effet, l’accord politique dont la signature a été par ailleurs saluée par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, prévoit que « Les parties s’engagent à travailler à l’apaisement du front social et à négocier un moratoire dans l’exercice du droit de grève permettant ainsi de traiter de manière holistique toutes les demandes des travailleurs du secteur public comme du secteur privé ». Mais ce moratoire n’a pas encore été négocié. Le ministre en charge du dialogue social en a tout intérêt.

B. Daou

Le Républicain

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