Après la politique de la chaise vide, une bonne frange de l’opposition a donc décidé de réintégrer la République avec fracas, serait-on tenté de dire. Toujours est-il que le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, est de ceux qui ont finalement compris que la seule issue pour un homme politique pour consacrer sa légitimité est d’aller aux élections. |
Vendredi, il s’est porté candidat dans la circonscription de Niafunké, région de Tombouctou. Pourtant, à l’annonce de la tenue des législatives, il faisait part de ses récriminations qui mettaient un doute réel sur sa participation au scrutin de mars. Toutefois, en s’engageant dans la course pour être de nouveau député, Soumaïla Cissé, aux yeux de bon nombre de ses détracteurs, voudrait surtout conserver son statut de chef de file de l’opposition et les avantages liés.
Ce qui dérange encore plus dans la démarche du patron de l’URD, c’est d’avoir boudé le Dialogue national inclusif alors que la tenue de ces élections est une forte recommandation du DNI. C’est un peu le principe de la chose et de son contraire. Malgré ce couac, Soumi est candidat. Va-t-il maintenant avoir la caution des populations ? Ça c’est une paire de manches quand on sait que le contexte de 2013, qui a vu son élection presqu’en roue libre, diffère de celui qui prévaut présentement dans le cercle.
Idem pour le président du parti Sadi, Dr. Oumar Mariko, qui est candidat à Kolondiéba et travaille avec énergie pour se faire réélire face à de redoutables concurrents comme Sidiki Konaté, ancien ministre et ancien directeur général de l’ORTM, investi par le parti présidentiel.
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Membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et président du parti Modec, Konimba Sidibé aussi veut faire son come-back à l’hémicycle. Farouchement opposé au Dialogue national inclusif, il a fini par se convaincre que seule une lutte républicaine peut prospérer. Même si l’ancien Premier ministre et président des Fare/An ka wuli, Modibo Sidibé n’est plus candidat à Yanfolifa, son parti est dans la course.
Si ces acteurs politiques majeurs, farouches opposants au régime, se sont résolus à briguer des sièges d’élu de la nation, il va sans dire que c’est bien une nouvelle étape qui est en train de s’ouvrir pour la légitimation des institutions de la République.
Somme toute, ces ralliements ne mettent-ils pas fin au reniement ?
Alpha Mahamane Cissé
L’Observatoire