La 6ème législature a tenu, le 11 mai dernier, dans la salle des 1 000 places du Centre international de conférences de Bamako (Cicb), sa session inaugurale. Une session au cours de laquelle l’Honorable Moussa Timbiné, député élu dans la circonscription électorale de la commune V du district de Bamako, a été élu à la tête de l’Assemblée nationale du Mali à la suite de plusieurs tractations. Après cette élection, plusieurs responsables politiques se sont prononcés sur le processus de cette élection. Réalisés par Boubacar Païtao et Kassoum Théra.
Choguel Kokalla Maïga du Mpr : “Timbiné a reçu la récompense de la fidélité”
Concernant la nouvelle Assemblée nationale, vous connaissez déjà mon opinion que j’ai largement expliquée aux Maliens, y compris dans votre journal. A part quelques rares députés, l’écrasante majorité sont des gens identifiés et choisis à l’avance par le pouvoir oligarchique qui dirige le pays. Ces députés sont les représentants ou les obligés des séparatistes, des terroristes, des narcotrafiquants, des milices armées et des grands corrupteurs. Leur mission principale c’est de procéder à la révision constitutionnelle et au découpage territorial pour préparer les conditions institutionnelles, juridiques et administratives pour faire aboutir le processus de partition programmée du Mali.
Concernant l’élection du président de l’Assemblée nationale, je crois qu’il n’y a que les naïfs qui avaient cru que c’est le Rpm qui le désignerait.
Timbiné a été choisi parce que c’était l’homme de confiance de IBK, qui ne lui a jamais laissé voir qu’il pourrait le trahir dans les périodes de tempête qui surviendront inexorablement et ce dans un proche avenir.
Je pense que c’est un jeune, engagé et fidèle, que IBK a suffisamment testé pendant la traversée du désert qui est le lot de tous les chefs de parti politique qui ont séjourné un moment dans l’Opposition.
Timbiné a reçu la récompense de la fidélité. A titre personnel, je le félicite. Le choix porté sur lui est normal car dans le dispositif institutionnel qui gouverne notre pays, c’est obligatoirement avec l’aval du président de la République qu’on devient président de l’Assemblée nationale.
Dr Baïla Niang de l’Upm : “Le temps des vieux briscards est révolu”
Nous avions marché, protesté et conseillé contre la tenue des législatives. En son temps, nous avions dit qu’il n’y avait ni fichiers ni territoire. Ensuite le coronavirus s’est invité dans le processus, nous avons averti et exigé du gouvernement de surseoir à ces élections. Le Premier ministre nous a répondu que coronavirus ou pas ces élections auront lieu. C’est ainsi que les élections ont été organisées avec les séries de distribution d’argent car c’était l’occasion pour les populations de revendiquer leur droit à la prévarication en empochant les billets de banque. Le reste de l’histoire est connu. Après les résultats provisoires, le processus atterrit devant la Cour constitutionnelle. C’est devant elle que l’on a découvert toute la logique derrière l’intransigeance du gouvernement à tenir ces élections toxiques. En effet, le président tient à deux choses qui lui sont chères. D’abord, il a besoin d’une majorité pour passer sa loi sur la révision constitutionnelle afin d’intégrer les dispositions de l’accord d’Alger. Cela explique pourquoi la Cour, comme à son habitude, s’est ridiculisée aux yeux du monde en calibrant les résultats aux besoins d’IBK. Cette forfaiture une fois accomplie, il fallait passer à la deuxième étape du plan IBK. Ensuite, il fallait avoir un homme sûr capable de tout pour satisfaire IBK. Le temps des vieux briscards est révolu. Il faut une hyène qui empêchera le président de s’effondrer comme ce fut le cas avec Mamadou Diarrassouba en 2017. Cela explique l’ascension de Moussa Timbiné au perchoir.
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Le 2ème projet cher à IBK est sa succession. Là, IBK entrevoit un candidat de consensus qui sortira de la réunion des trois majorités, notamment l’Adema, le Rpm, l’Asma et ce qui va rester de l’Urd. En d’autres termes, l’Adema reconstituée. Il faut tout faire pour garder le pouvoir. Quel que soit le prix à payer. La candidature de Moussa Mara inquiète à plus d’un titre. Était-il prêt à s’embarquer dans les projets très improbables d’IBK ? Qui vivra, verra !
A la question de savoir qui sera président de l’Assemblée Nationale, moi je réponds que n’importe qui pourrait l’être. Tout ce dont une caisse de résonnance a besoin pour résonner, c’est un fond creux.
Source: Aujourd’hui-Mali