Il n’est visiblement pas facile de compter sur une mobilisation de rue pour contraindre un président de la République à démissionner. Ce constat, les responsables du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) sont en train de le faire, amèrement.
Or, ces leaders avaient presque promis à leurs militants et inconditionnels qu’ils atteindront rapidement leur objectif. Et, après les deux grandes manifestations du Boulevard de l’indépendance, ils sont en train de revoir leurs ambitions à la baisse ! Ce qui provoque déjà de la démotivation dans les rangs des suiveurs. C’est ce sentiment de démobilisation qui pousse les jeunes du M5-RFP à soupçonner déjà leurs leaders d’être trop disposés à trouver un compromis, qui pourrait passer par la cooptation de certains cadres du mouvement au sein du gouvernement d’union nationale en chantier.
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C’est pourquoi Ousmane N’Diaye, un jeune leader des contestataires déclarait cette semaine que «…le seul objectif pour M5-RFP est et restera la démission du régime corrompu… la jeunesse du M5-RFP a décidé de prendre le destin du mouvement en main pour éviter toute tentative de démobilisation ou de récupération… En effet, elle lance un appel pour une Assemblée Générale le mardi 30 juin 2020 à 16h au siège d’Élu à Magnambougou. Soyons mobilisés pour sauver la nation malienne ». Sauf qu’il a oublié que le salut de la nation malienne passe par le dialogue avec des acteurs majeurs comme IBK, l’imam Mahmoud Dicko, qui a raisonnablement ajouté de l’eau à son bissap. Un imam soutenu par Dr Choguel Kokalla Maïga, Cheick Oumar Sissoko, Moussa Sinko Coulibaly et autres.
Tous sous pression internationale pour sauver le pays d’un gouffre abyssal. Et c’est ce bissap dilué qui fait souffler un vent doux mais puissant de…démobilisation. Tant mieux, n’est-ce pas ?
Bruno D. S.
Mali-Horizon