A la tête de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) regroupant le Mali, le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée Conakry, le haut-commissaire, Hamed Diané Semega, réalise un travail remarquable. Après 1966, l’ancien ministre malien a réussi le test de navigation sur le fleuve avec un bateau 600 tonnes accosté au port de Médine à Kayes, à la mi-septembre 2020.
« Pour la première fois depuis 1966, un bateau 600 tonnes accoste à Médine à 45 km de Kayes dans le cadre du test de navigabilité du fleuve que nous avons fait. Le projet de navigation était parmi les trois programmes de base de l’organisation quand elle a été créée en 1972. Il s’agissait de développer l’agriculture irriguée pour la sécurité alimentaire, la production l’hydroélectrique et la navigation. Le test effectué prouve que le potentiel de la navigation est un potentiel important à développer », explique le haut-commissaire de l’OMVS sur les ondes de la Radio Futurs Media du Sénégal.
Invité par cette radio dans son émission le Grand jury, le haut-commissaire de l’OMVS répondait aux questions de notre confrère, essentiellement centrées sur les missions de l’Organisation, les inondations, la gestion des cours d’eau, la navigabilité du fleuve, la gestion des terres agricoles, la prise de pouvoir par les militaires au Mali et entre autres.
Dans ses réponses aux questions qui lui sont posées, l’ex ministre malien qui a successivement occupé les départements en charge de l’eau et de l’énergie, ensuite des mines, puis du transport et de désenclavement, au temps d’ATT, est revenu sur les trois objectifs principaux de la création de l’OMVS par les pères fondateurs des Etats membres, à savoir le développement de l’agriculture irriguée, l’accroissement de la production d’hydroélectrique et l’opérationnalisation de la navigabilité sur le fleuve Sénégal.
Outre la production d’électricité aux quatre pays membres à travers le barrage de Manantaly, l’OMVS sous la conduite de son haut-commissaire Hamed Semega à travers l’agriculture irriguée travaille pour assurer la sécurité alimentaire, même si, ces objectifs connaissent de retard dans la mise en œuvre.
Développer l’ensemble des potentialités
« Le projet d’aménagement agricole permettra d’assurer la sécurité alimentaire. Nous avons 400.000 hectares entre la Mauritanie et le Sénégal. 52% sont aménagés aujourd’hui. Environ 25% entre le Mali et la Guinée. Des efforts dans le temps permettront de développer l’ensemble des potentialités en agriculture irriguée », précise dans son intervention.
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Sur le volet de navigabilité du fleuve, M. Semega rassure qu’un partenaire est déjà trouvé pour financer les travaux. « Nous avons réussi à trouver un partenaire financier indien. Nous avons trouvé un partenaire technique pour la réalisation, une société indienne, avec laquelle le contrat a été signé depuis octobre 2018. Tout est fait pour que nous disposions le maximum de connaissance pour permettre à la navigation de jouer son rôle de développement».
En matière de production d’hydroélectrique, la capacité de l’OMVS s’accroit, souligne le haut-commissaire. « Elle va s’accroitre davantage par rapport à la qualité des investissements. Nous sommes en train de mobiliser et surtout la capacité que nous nous donnerons pour créer un cadre habilitant qui permettra de nous passer de l’endettement de nos pays et d’aller directement sur le marché ».
La résilience du Mali
Se prononçant sur la situation de son pays, Hamed Semega s’est appesanti sur la résilience du peuple malien à surmonter les défis. « Le Mali est un grand peuple, qui a du ressort, il l’a chaque fois démontré. Le peuple malien est capable de s’écouter, de se parler. Je crois fondamentalement à l’histoire du peuple malien. Chaque fois que le défis est grand, le désespoir pointe à l’horizon le Mali peut se reprendre et se mettre sur le chemin ».
Connu pour son leadership et son expertise dans la maitrise des cours d’eau, Hamed Diané Semega demeure le cadre qui a convaincu les partenaires à financer des projets structurants de l’OMVS. A la tête de cette organisation depuis 2017, M. Sémega est un cadre valable et compétent de notre pays. Une consécration qui l’a valu d’être un invité de marque au prochain sommet mondial de l’eau.
Ousmane Morba
L’Observatoire