Mes chers compatriotes,
Le 61ème anniversaire de notre cher Mali m’offre l’heureuse occasion de m’adresser à vous.
Le 22 septembre 1960, le Mali a obtenu son indépendance. Les pères de l’indépendance et le peuple malien étaient tous fiers de cette accession à l’indépendance et très confiants en l’avenir, à juste titre vu les énormes potentialités dont le pays regorge. Dans un contexte de guerre froide, très vite la jeune République s’est singularisée par une nouvelle politique monétaire souveraine pour poser les jalons de son développement économique, social et culturel.
C’était le Mali d’hier ; le Mali d’une école performante ; le Mali d’un bon système de santé de proximité ; le Mali des unités industrielles ambitieuses. C’était aussi le Mali du plein emploi sans chômage de masse de nos jeunes.
Et maintenant mes chers compatriotes ?
La corruption, l’impunité, la gabegie, le chômage des jeunes, les grèves dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé, les transports, sont devenus notre lot quotidien. Le Mali d’aujourd’hui ? C’est aussi cette crise multidimensionnelle qui perdure depuis 2012 avec son lot quotidien de tueries, de meurtres, de réfugiés et déplacés, de trafics de tous genres, d’instabilité politique et de sanctions de la communauté internationale.
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Ce tableau assez sombre ne doit pas nous faire perdre espoir. Un adage populaire malien nous dit que ‘’le bateau Mali peut tanguer mais ne chavirera jamais’’. Oui, notre cher Mali peut se relever fièrement et reprendre toute sa place en Afrique et dans le monde. Nous en avons les moyens humains et économiques.
Mes chers compatriotes,
Le Mali a 61 ans. En cette occasion, nous allons planter 61 000 arbres dans les 20 régions du pays. Cette vaste opération de reboisement débute aujourd’hui 22 septembre 2021.
Toujours pour célébrer le 61ème anniversaire de notre indépendance, j’ai le plaisir de vous annoncer que la Fondation Maliba courant 2021 a réalisé 122 forages. Ce nombre de forages correspond à deux fois 61 pour exprimer notre volonté d’aller vers la deuxième indépendance dont rêvent tous les maliens ; indépendance économique que j’appelle la nouvelle indépendance.
Voulant me rapprocher plus du peuple pour mieux le servir, j’ai également initié à travers la Fondation Maliba des actions en faveur de la santé, de l’éducation, de lutte contre le chômage. J’ai fait construire des ponts, des salles de classes, des routes en pavé. La Fondation Maliba a également construit, équipé et électrifié des centres de santé et des lieux de culte. La Fondation Maliba a aussi formé plus de 1000 femmes à la fabrication du savon et autres produits d’entretien et d’ailleurs, aujourd’hui c’est le lieu de l’annoncer, à Sikasso, 190 femmes recevront leurs attestations de fin de formation et 19 Kits de production autonome pour les permettre de produire du savon et autres produits d’entretien et de les commercialiser, marquant ainsi pour elles le début d’une nouvelle ère de source indépendante de revenus.
La Fondation Maliba a entrepris beaucoup d’actions en faveur de notre armée par des forages d’eau, de dons de matériels de santé, de soutien aux veuves et orphelins des Famas tombés sur le champ de l’honneur. C’est le lieu de saluer le sacrifice et l’engagement de nos vaillants soldats et je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires.
Toutes ses actions, bien que salutaires, sont insuffisantes. Il en faut plus pour soigner les maux des maliens. Plus de solidarité, plus de cohésion, plus de détermination, plus de transparence et plus d’initiatives au service de nos compatriotes.
Ces actions que nous menons à travers la Fondation Maliba et toutes les autres actions de solidarité menées par d’autres compatriotes et les partenaires au développement n’auront d’effet durable que si nous arrivons à construire une paix durable. Depuis dix ans, notre pays traverse une situation de crise interminable, c’est le lieu de saluer la résilience de nos frères et sœurs du nord, du centre et de tout le Mali. Nous devons tous nous engager à trouver des solutions endogènes avec l’accompagnement de la communauté internationale.
Pour ma part, je propose au gouvernement de transition de procéder à la sélection d’une personnalité consensuelle à Bamako qui sera accompagnée par des délégués ayant une légitimité traditionnelle et qui seront choisis dans chaque cercle du Mali afin qu’ils engagent sans tarder un dialogue franc et sincère avec les maliens qui ont pris les armes. Ces pourparlers devront permettre à toutes les parties d’exposer leurs problèmes, leurs griefs et de trouver une solution durable à la crise multiforme que traverse le Mali.
Mes chers compatriotes,
Ne l’oublions pas, pour bien combattre le terrorisme, il faut surtout lutter contre la pauvreté et le chômage de masse de nos jeunes. La solution est globale en plus des efforts pour la sécurité. Pour parvenir à une paix durable, il faut un plan de relance économique ambitieux et un partage équitable des richesses du pays entre tous ses enfants.
Le Mali ne sera que ce que nous en ferons. Je demeure convaincu que nous pouvons relever le défi de la sécurité et du développement socio-économique du pays.
Concernant la transition, depuis les concertations nationales de septembre 2020 j’ai décidé de la soutenir et de l’accompagner ; car sa réussite sera une victoire pour tout le peuple malien.
Je n’ai jamais cessé de croire en l’avenir de notre cher Maliba. Main dans la main nous y arriverons et l’avenir sera radieux.
Bonne fête de l’indépendance.
Vive le Mali.
Qu’Allah bénisse le Mali.
Aliou Diallo
Président d’Honneur d’ADP-MALIBA
