soumeylou-boubeye-maiga-ministre-defense-ancien-combattant
Société UNE

70 jours de détention sans rencontrer un juge : SBM, le prisonnier encombrant

Le 26 août dernier, la Cour suprême envoyait l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en prison sur la base d’un mandat de dépôt, une première pour la haute juridiction. De ce jour à aujourd’hui, soit 70 jours, SBM comme on l’appelle communément croupit en prison sans avoir jamais rencontré un juge. Tous les regards se tournent vers le président Assimi Goïta.

Dans le milieu politique, on pense que c’est un otage. Dans le milieu judiciaire, de nombreux magistrats estiment qu’il est séquestré. Dans tous les cas, la détention préventive de Soumeylou Boubèye Maïga ne laisse personne indifférent.

Le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires pour lequel il est en prison date de 2014. Tous les tours et contours y afférents sont tombés dans le domaine public. Aucun élément ne peut y être changé. Ce qui fait dire à ses avocats et à certains magistrats que sa détention est inutile dans la mesure où elle n’apporte aucun élément nouveau à la manifestation de la vérité.

A LIRE AUSSI

PARENA/Mémorandum sur la crise institutionnelle et sécuritaire : Comment sortir de l’impasse…Comment préserver l’Etat

Mais de toute évidence ceux qui ont commandité et mis en œuvre son arrestation n’ont pas le souci de la manifestation de la vérité. Le dégrader et l’humilier semble être le moteur de leur action. La preuve, ils sont restés insensibles à toutes les sollicitations afin de le sortir des conditions difficiles de détention et le mettre en résidence surveillée au besoin. A notre connaissance, presque tous les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest ont directement appelé le président Assimi Goïta qui leur a fait la promesse de le libérer. La CEDEAO a mentionné son cas dans  deux De ses résolutions. Des personnalités, hors de l’Afrique, ont publiquement souhaité qu’il soit mis fin à ce qui ressemble à une détention arbitraire et politique. Ici au Mali, les autorités traditionnelles et religieuses, toutes tendances confondues, ont demandé au président Goïta de favoriser la relaxe de SBM. L’ensemble du corps diplomatique présent au Mali a entrepris le Président Assimi Goïta en faveur de SBM. La Minusma s’est investie pour obtenir sa libération à titre humanitaire pour son suivi médical. A tous, promesse a semble-t-il été faite, avec des dates précises. A l’arrivée, force est de constater qu’aucune promesse n’a été tenue.

Les demandes de libération, outre le caractère discutable sur le plan judiciaire, repose sur les craintes d’une dégradation de la santé de SBM. Les conditions de détention, jamais appliquées au Mali à une personnalité de son rang, l’exposent à toutes sortes de maladies. Aujourd’hui, il partage le dortoir avec 89 personnes dans une promiscuité qu’il est loisible d’imaginer. Ses avocats ont même sollicité une assignation à résidence pour lui permettre d’être dans un environnement sécurisé pour le suivi de son état de santé et où il sera de toutes façons à la disposition permanente de la Cour.

Les juges de la Cour suprême ont commencé à écouter Mme Bouaré Fily Sissoko. En trois semaines, ils l’ont rencontrée trois fois. C’est dire la célérité. Comme nous l’avons écrit plus haut, tous les regards se tournent vers le Président Assimi Goïta qui semble détenir la clé de cette affaire,avec SBM devenu un prisonnier encombrant.

Ousmane Cissé

22 Septembre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *