La sortie tardive du Président Assimi Goita pour recadrer la conduite de l’action gouvernementale et sa rencontre presqu’inopportune avec la classe politique sont entre autres des éléments irréfutables, nous obligeant à s’interroger sur le management des responsables qui font, auprès de lui, office de Conseillers.
‘’Mieux vaut tard que jamais’’, nous enseigne un proverbe. L’initiative du Président Goita de rencontrer toutes les forces vives du pays mérite d’être saluée à sa juste valeur. Successivement, les autorités traditionnelles et coutumières, le Haut conseil islamique du Mali ont été reçus à Koulouba. De même que la classe politique, le lundi 29 novembre dernier.
Si l’objectif de cette démarche du Chef de l’Etat s’inscrivait dans le cadre d’obtenir l’adhésion de tous au projet des assises nationales de la refondation de l’Etat, il faut reconnaitre que son silence depuis les premières démarches du gouvernement dans ce sens, a plutôt contraint l’ex majorité présidentielle à rester campée sur sa position.
Fidèle à sa ligne éditoriale, Le bihebdomadaire L’Observatoire n’a cessé d’alerter dans ses colonnes le Président de la Transition sur la conduite passionnée de l’exécutif, s’agissant des questions relatives aux assises nationales de la refondation et la prolongation du délai de la transition, tout en l’invitant à reprendre la main.
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Sinon, quel intérêt avons-nous en vilipendant inutilement la CEDEAO, l’organisation des Etats ouest africaine où notre pays est membre fondateur ? C’est dire que le va-t-en guerre dont certains hauts responsables se tapent la poitrine n’a jamais prospéré. Les sanctions de la CEDEAO contre des membres du gouvernement et ceux du CNT, prises le mercredi 17 novembre 2021 par les Chefs d’Etat obéissent donc au respect des textes de l’organisation.
La gestion passionnée de l’action gouvernementale à l’origine des difficultés diplomatiques de notre pays sur le plan sous régional et international n’a pas épargné non plus les affaires intérieures de l’Etat.
Les partis et Regroupements de Partis politiques du Cadre d’Echange pour une transition réussie au Mai ont qualifié la rencontre avec la classe politique initiée par le Chef de l’Etat, le lundi 29 novembre, de ‘’mise en scène’’ et ont maintenu leur position de non-participation aux ‘’Assises nationales de la Refondation’’.
Ainsi, le communiqué publié à cet effet par les présidents des partis et regroupements de partis politiques précise ceci : « En lieu et place d’une séance d’échanges, ils ont assisté à une cérémonie au cours de laquelle le Président de la transition, le colonel Assimi Goita, a lu une adresse aux responsables des partis politiques présents. Et le propos introductif du ministre de la refondation de l’Etat, M. Ibrahim Ikassa Maiga ». Et le communiqué d’ajouter : « La parole n’a été donnée finalement à aucun responsable des partis politiques ».
Alors, pourquoi ont-ils été invités à Koulouba ? S’interrogent des observateurs avertis de la scène politique. Jusque-là, la démarche prend du plomb dans l’aile.
Ousmane Morba
L’Obserevatoire