Le Mali s’est classé 3ème producteur du coton lors de la campagne 2022-2023, après le Bénin et le Burkina Faso. Contrairement à l’année dernière où notre pays occupait le peloton de tête, des difficultés de plusieurs ordres dont la disponibilité à temps des engrais ont joué considérablement sur le rendement.
A Abidjan, lors de la dernière réunion du programme régional de production intégrée du Coton en Afrique (PR-PICA), il a été annoncé le classement annuel des pays producteurs de coton. De cette rencontre, on peut retenir que le Bénin s’affiche en champion d’Afrique de la campagne 2022-2023 pour la production du coton. Pourtant, sa récolte est comme chez les autres en deçà de ce qu’il avait espéré, indique le PR-PICA.
Par la même occasion, on note que le Mali, pays qui occupait le premier rang de producteur de coton sur le continent Africain en 2022, est rétrogradé à la troisième place avec sa production estimé à 390.000 tonnes en 2023. En clair, soit moins que l’année dernière où il a fait un record de production de plus de 760 000 tonnes au titre de la campagne 2021-2022.
Dans ce classement, la première place revient au Bénin, avec 587.000 de tonnes suivi du Burkina Faso. Précision, officiellement, ces chiffres n’ont pas été proclamés. En effet, l’égrenage se poursuit encore dans certains pays même s’ils ont circulé lors de la dernière réunion du programme régional de production intégrée du Coton en Afrique (PR-PICA). Une réunion qui s’est tenue la semaine dernière à Abidjan.
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Les raisons profondes
A des niveaux différents, tous les pays d’Afrique ont vu leurs productions affectées par l’attaque des insectes ravageurs qui ont échappé aux traitements existants.
Ce n’est pas la seule raison, il y a également le manque d’engrais dans plusieurs bassins cotonniers. Cette baisse de production est consécutive à la flambée des prix sur le marché international. Pratiquement, ‘’les importateurs ont acheté trop peu d’engrais, ou alors passé des commandes trop tard’’.
La particularité de cette baisse vertigineuse au Burkina Faso et au Mali trouve son explication dans l’insécurité qui a contribué également à la réduction des surfaces cultivables.
Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir, comment les producteurs qui ont vu leur récolte s’effondrer vont s’engager dans la prochaine campagne ? Une interrogation fondamentale, car ‘’une récolte en baisse met en difficulté les cultivateurs qui ne peuvent plus rembourser les intrants achetés à crédit’’.
Adama B. Konaté