Le mercredi 26 juillet 2023 a été marqué par un coup d’État contre le Président démocratiquement élu Mohamed Bazoum au Niger, perpétré par des éléments de la garde présidentielle, conduit par la Général Abdourahamane Tchiani. Suite à cette tentative de renversement du pouvoir, un Sommet extraordinaire de la CEDEAO s’est tenu ce dimanche à Abuja pour évaluer la situation politique au Niger.
Les Chefs d’État et de Gouvernement de l’organisation sous-régionale ont vivement condamné cette action et ont exigé la libération immédiate et inconditionnelle du Président Bazoum afin qu’il puisse continuer d’exercer librement ses fonctions.
Face à l’impasse de la situation, des mesures et sanctions ont été annoncées par la CEDEAO et l’UEMOA, notamment économiques, financières et commerciales, pour faire pression sur les auteurs du coup d’État et rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Les sanctions énoncées par la CEDEAO sont la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger, empêchant tout échange commercial et déplacement de personnes, l’institution de la zone d’exclusion aérienne de la CEDEAO sur tous les vols commerciaux à destination et en provenance du Niger, limitant ainsi les communications aériennes avec le pays.
La CEDEAO a aussi décidé de la suspension de toutes transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger, englobant notamment les échanges de produits pétroliers, d’électricité, de biens et de services, le gel de toutes les transactions de services, y compris les services publics, entravant ainsi le fonctionnement normal des institutions du Niger, le gel des avoirs de la République du Niger dans les Banques Centrales de la CEDEAO, restreignant l’accès aux ressources financières du pays, et le gel des avoirs de l’État du Niger et des Entreprises d’État et entreprises parapubliques dans les banques commerciales, compliquant les opérations financières du gouvernement et des entreprises du Niger.
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Les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de la suspension du Niger de toute aide financière et transaction avec toutes les institutions financières, notamment la BIDC (Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO) et la BOAD (Banque Ouest-Africaine de Développement), isolant le pays du soutien financier régional, et l’nterdiction de voyager et gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup d’État, ainsi que pour les membres de leur famille et les civils collaborant avec eux dans toute institution ou gouvernement établi par ces responsables militaires.
Sanctions de l’UEMOA
L’UEMOA a également pris des sanctions supplémentaires pour renforcer la pression sur la junte au pouvoir. Il s’agit de la fermeture des frontières aériennes et terrestres entre le Niger et les pays de l’UEMOA, renforçant ainsi l’isolement du pays, l’interdiction de survol de l’espace aérien du Niger à tout aéronef en provenance ou à destination du pays, limitant ainsi les liaisons aériennes., et la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger, couvrant également les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services.
Aussi a-t-il été question du gel des avoirs financiers et monétaires de l’État du Niger à la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA, et des avoirs financiers et monétaires des entreprises publiques et parapubliques du Niger à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA.
Il faut ajouter aussi la suspension des opérations financières entre les banques du Niger et les banques des autres pays de l’UEMOA, limitant les échanges financiers transfrontaliers, de toute assistance et transaction financière en faveur du Niger par les institutions de financement de l’UEMOA, en particulier la BOAD, l’interdiction de voyage pour les auteurs de cette tentative de coup d’état, accompagnée du gel de leurs avoirs financiers et de la confiscation de leur patrimoine.
L’interdiction de voyager, le gel des avoirs et la confiscation des biens s’appliquent à toutes les personnes civiles ou militaires qui participeraient à des institutions ou organes de gouvernement établis par les militaires lors de ce coup d’État, et s’étend aux familles des personnes concernées qui seront également interdites de séjour dans les pays de l’espace UEMOA.
Les Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA ont réaffirmé unanimement que le seul et unique Chef d’État du Niger est le Président Mohamed Bazoum, et que seuls les actes officiels émanant de lui et de ses représentants seront reconnus par l’UEMOA. Ils ont mis en garde les auteurs du coup d’État que toute atteinte à son intégrité physique les rendra responsables des conséquences.
Par ailleurs, la CEDEAO a également annoncé que si la junte du Niger n’agit pas dans un délai d’une semaine pour libérer et réinstaller le Président Bazoum, toutes les options, y compris une intervention militaire, seront envisagées.
La communauté internationale continue donc de suivre de près l’évolution de la situation politique au Niger et reste déterminée à faire respecter l’ordre constitutionnel et à soutenir la légitimité démocratique du Président élu.
Cyril Roc DACK/Icimali.com