L’annonce récente du rétablissement de la délivrance de visas aux Maliens binationaux résidant en France par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale soulève des questions percutantes quant aux motivations profondes de ce revirement spectaculaire.
Les coulisses diplomatiques semblent agitées par les décisions de la France et du Mali de rompre leur diplomatie en matière de délivrance de visa. En effet, la décision unilatérale des autorités françaises de mettre en pause leurs activités de délivrance de visas et fermé des centres clés de visas et d’appels « Capago » des Services de l’Ambassade de France à Bamako, a intrigué les autorités bamakoises et les citoyens qui s’interrogent sur les véritables raisons de cette décision unilatérale.
Cette réaction en chaîne des autorités françaises a contraint temporairement le Mali à suspendre la délivrance de visas aux ressortissants français. Une décision clairement inspirée par le jeu de la réciprocité. Au-delà, voyons la réalité en face, tout cela découle aussi de la classification controversée du Mali en zone rouge par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français. Des « fortes tensions régionales » sont invoquées, sans les preuves tangibles.
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Eu égard à ces positions rigides, il semble que la diplomatie moderne préfère l’opacité à la transparence. Ce qui soulève autant d’interrogations : pourquoi les citoyens doivent-ils payer le prix des différends diplomatiques entre les deux pays ? N’est-ce pas un exemple criant du manque de considération pour les intérêts et les droits individuels ? Et que dire du geste apparentement magnanime du Ministère de délivrer des visas aux Maliens binationaux ? Une manœuvre qui sert davantage à masquer l’image de la diplomatie malienne qu’à réellement s’occuper des intérêts de ses citoyens ? Le choix des documents administratifs acceptés pour cette délivrance n’est-il pas aussi arbitraire qu’intriguant ?
Et un compatriote de renchérir : Est-ce un acte de générosité ou simplement un moyen de manipuler l’opinion publique ? »
Alors que le Ministère insiste sur la « vigilance » quant à la suspension persistante de la délivrance de visas aux ressortissants français, il est crucial de rappeler que ce jeu diplomatique nuit en fin de compte aux citoyens ordinaires. La complexité des relations internationales ne peut pas être une excuse pour l’opacité et le manque de responsabilité.
Tout en observant avec préoccupation cette saga diplomatique, il est vital de garder à l’esprit que les citoyens ne devraient pas être pris en otage dans des querelles politiques. Alors que les deux pays devraient travailler vers la « résolution mutuellement acceptable de la situation », les citoyens attendent avec impatience que leurs besoins et leurs droits soient placés au premier plan. Il est grand temps que la diplomatie se mette réellement au service des citoyens plutôt que des intérêts cachés des décideurs politiques.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire
