Le Réseau des Associations Maliennes de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière (RAMLCDF) a dénoncé « faits susceptibles de constituer des infractions ayant occasionné des pertes pour le trésor public », lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 22 février au siège de l’Initiative Nationale d’Investissement Solidaire au Mali (INIS-Mali).
Par le biais de lettres déposées auprès du président de la transition, du ministre de la justice et du procureur du pôle national économique et financier, le RAMLCDF, représenté par son président Moussa Ousmane Touré et trois de ses membres, Fatoumata Kouyaté, Kadidja Askofaré et Abdoulaye Maïga, met en lumière des irrégularités liées aux marchés des cartes biométriques.
Ces allégations font suite aux dépenses considérables engagées par l’État malien pour la fabrication de ces cartes, sans pour autant obtenir des résultats satisfaisants. Selon les informations contenues dans les lettres adressées au Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, les dépenses engagées pour la confection des cartes Nina en 2017 se chiffrent à 2 milliards de FCFA, sans qu’aucun résultat tangible ne soit constaté.
De même, « en 2018, de nouvelles cartes d’électeurs ont été commandées à 3 milliards », toujours sans résultats probants. « Quant au marché sur les cartes nationales d’identité dites biométriques, il a été attribué à un autre prestataire, avec des coûts supplémentaires puisqu’ils auraient coûté à l’État la bagatelle de 40 milliards, avec les résultats que nous connaissons puisqu’il n’a pas permis d’aboutir à la correction des erreurs sur les cartes », précise le document.
Le RAMLCDF, créé en juillet 2023 avec pour mission de lutter contre la corruption sous toutes ses formes, affirme que ces pratiques constituent une atteinte aux biens publics et exhorte les autorités compétentes à diligenter une enquête approfondie pour éclaircir cette affaire.
Ces révélations qui surviennent dans un contexte où Col Assimi Goïta, Président de la transition, a réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption et a encouragé les citoyens à dénoncer tout acte répréhensible, sont selon Moussa Ousmane Touré, une « atteinte aux biens publics ».
Il est désormais primordial que toute la lumière soit faite sur ces allégations afin de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et de garantir une gestion transparente et responsable des ressources publiques.
Sidy Coulibaly / pour icimali.com