Nous avons perdu le fil.
Nous avons perdu le Nord.
Nous avons perdu les repères qui nous tenaient debout.
La perte des normes n’est pas seulement un constat : elle est une déchirure.
Ce que j’ai appris à l’école…
Ce que j’enseigne encore aujourd’hui…
Ces principes de justice, de liberté, de paix, de bienveillance, d’adoucissement des mœurs…
Ont-ils encore prise sur le monde d’aujourd’hui ?
Sommes-nous devenus des menteurs hautement diplômés et certifiés ?
Mentons-nous à nous-mêmes ?
Pire encore… mentons-nous à nos enfants ?
Où sont passées les limites ?
Où est donc passé l’humanisme, le droit international, le respect de l’autre ?
Et si ces normes ne nous guidaient plus, est-ce parce qu’elles ont disparu… ou parce que nous n’avons plus le courage de les défendre ?
Car peut-être manquons-nous de courage.
Peut-être manquons-nous de force morale pour résister à la facilité, au paraître, à l’arbitraire.
Peut-être préférons-nous le confort du silence à l’exigence du bien.
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Dans ce monde, tout ce qui est permis par le désir devient permis tout court ! Caliclès est le premier à le soutenir dans le Gorgias de Platon. Pour lui, la vertu consiste à dominer les autres, à imposer sa volonté, à exprimer sa toute-puissance sans retenue.
Socrate lui répondait par la raison, par la mesure, par la cité juste. Nous avons enseigné ces valeurs à nos enfants sans conviction.
Et aujourd’hui, qui incarne cette voix ?
Repenser nos valeurs…
Réinventer nos normes…
Mais pour quoi faire ?
Pour qui ?
Et surtout… ensemble ?
Pouvons-nous encore croire en un avenir commun, quand chacun semble vouloir tracer sa propre ligne morale ?
Quel équilibre trouver entre liberté individuelle et bien commun ?
Comment redonner du sens à l’idée même de justice, de respect de la souveraineté, de fraternité ?
Peut-être est-il temps de ne plus simplement regretter la perte des normes…
Mais de se demander si nous osons encore les porter.
Dr Tiefing Sissoko, Science de l’Education
