Au titre de délibération, la séance a examiné le projet de loi organique fixant les attributions, l’organisation, les règles de fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant la Cour Suprême.
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Mali : Le CNT adopte à l’unanimité la Charte nationale pour la paix et la réconciliation

Dans une ambiance solennelle, le Conseil National de Transition a marqué un tournant décisif pour l’avenir du Mali en adoptant, à l’unanimité des membres du CNT présents, le projet de loi portant Charte nationale de la paix et de la réconciliation nationale, ce jeudi 7 août 2025.

Réuni en séance plénière dans le cadre de sa session extraordinaire, dans la salle Djeli Baba Sissoko du CICB, sous la présidence de l’Honorable Malick Diaw, le CNT a entériné ce projet de loi important avec 124 voix favorables.

Ce projet de loi, initié par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion sociale, et adopté par le Conseil des ministres le 30 juillet 2025, s’inscrit dans un contexte de crises multiples qui secouent le Mali depuis son indépendance. Rébellions, terrorisme, conflits communautaires, instabilité politique et institutionnelle ont fragilisé la paix, la sécurité et le vivre-ensemble. Face à ces défis, le président de la Transition, chef de l’État, a lancé un dialogue national inclusif, dont l’une des recommandations phares était la rédaction de cette charte.

La Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale se présente comme un « contrat social » destiné à guider l’action de l’État. Ancrée dans la Constitution du 22 juillet 2023, elle s’approprie ses principes fondamentaux : souveraineté, unité nationale, paix, cohésion sociale et reconnaissance des droits des victimes. Bien que distincte de la Constitution, elle la complète en précisant les mécanismes de mise en œuvre de la paix et de la réconciliation, tout en posant des valeurs consensuelles absentes du texte constitutionnel. Ce document pourrait également servir de base à de futures réformes institutionnelles ou sociales.

L’élaboration de la Charte a été marquée par une approche participative, impliquant les différentes composantes de la société malienne. Cette inclusivité garantit que les Maliens se reconnaissent dans son contenu, renforçant ainsi son appropriation. Une fois entrée en vigueur, la Charte deviendra la référence pour toutes les initiatives visant à promouvoir la paix, la sécurité, la réconciliation et la cohésion sociale.

Pour assurer son succès, le gouvernement prévoit une série d’actions concrètes : une campagne de sensibilisation et de vulgarisation dans toutes les langues officielles du Mali, l’utilisation des réseaux sociaux et des outils technologiques, ainsi que des éditions en braille et en langue des signes pour les personnes en situation de handicap. Les autorités traditionnelles, les leaders communautaires et religieux seront également mobilisés pour promouvoir le document, tandis que son enseignement sera intégré dans les programmes scolaires et universitaires. Un observatoire rattaché à la présidence de la République sera créé pour superviser la promotion et la mise en œuvre de la Charte. Ce dernier devra bénéficier de moyens humains, matériels et financiers adéquats, selon les recommandations de la commission de l’administration territoriale, de la décentralisation, du culte et de la réconciliation nationale.

La mise en œuvre de la Charte s’appuiera sur les principes du cadre stratégique de la refondation de l’État : une approche participative, une réalisation progressive tenant compte des ressources disponibles, une gestion basée sur la redevabilité et une communication régulière sur les progrès réalisés. Ces mesures visent à garantir l’adhésion de tous les Maliens et à ancrer durablement la paix et la réconciliation dans le tissu social.

L’adoption unanime de ce texte par le CNT envoie un message important : le Mali est déterminé à surmonter ses divisions et à construire un avenir commun. En posant les bases d’une paix durable et d’une cohésion sociale renforcée, cette Charte pourrait devenir un pilier de la refondation de l’État malien.

La Direction de la Communication

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