Dans une sortie faite ce mercredi 10 décembre 2025, l’avocat et ancien ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaïla Konaté, a dénoncé ce qu’il qualifie de dérive grave et organisée autour des changements anticonstitutionnels de gouvernance en Afrique. Pour lui, les putschs ne sont plus seulement des ruptures politiques, ils constituent désormais « une véritable industrie » animée par des réseaux transnationaux aux ambitions obscures.
Selon Me Konaté, une nouvelle catégorie d’acteurs circule librement sur le continent, munis de passeports diplomatiques multiples et de titres honorifiques fabriqués de toutes pièces. « On les voit parcourir les aéroports munis de passeports diplomatiques aux couleurs multiples, emblèmes d’emplois fictifs au sein de palais où se sont installés des dirigeants politico-militaires issus de putschs qu’ils cherchent désormais à exporter à l’échelle du continent », a-t-il fustigé.
L’avocat dénonce un système de « souverainisme de façade », dénué de vision, de principes ou même d’éthique, mais tissé d’intérêts et de compromissions. « Ce souverainisme de façade, sans doctrine, sans principes et sans décence, dissimule mal une mécanique d’allégeances et de collusions », a-t-il affirmé.
Me Konaté a rappelé que les révélations faites récemment au Bénin constituent « une démonstration éclatante » de cette dynamique. Pour lui, l’activisme affiché par certains groupes n’est souvent qu’une couverture, « la couverture de réseaux de soutien aux régimes issus de prises de pouvoir illégales ».
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Face à ce qu’il qualifie d’« entreprises de subversion », Me Konaté appelle à une réaction claire et déterminée des États et des institutions. « Il ne s’agit ni de polémique ni de divergences doctrinales, mais de la protection des institutions et de l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de mobiliser tous les instruments juridiques et institutionnels pour stopper ces dérives.
Pour lui, la défense de la démocratie ne peut souffrir d’ambiguïté. Elle relève d’un impératif absolu : préserver la paix civile, l’État de droit et la valeur du suffrage populaire. « La démocratie n’est pas un slogan : elle se défend. Elle impose que force reste à la loi, et que l’arme de la République — celle du droit, de la justice et des institutions — réponde fermement à toute tentative d’imposer la violence au cœur du politique », a conclu Me Konaté.
Cette prise de position intervient dans un contexte marqué par la résurgence des coups d’État en Afrique, singulièrement dans la sous-région ouest-africaine, et la multiplication d’acteurs revendiquant des légitimités alternatives, souvent au mépris des normes constitutionnelles et du pacte républicain.
Cyril Roc DACK / Icimali.com





