L’exercice qui a débuté mardi sur l’ensemble du territoire national vise deux objectifs essentiels : Rapprocher davantage l’administration des populations ; Redimensionner les grands espaces pour permettre à l’État de mieux encadrer les collectivités territoriales et de favoriser l’atteinte des objectifs de développement économique, social et culturel
Dans le cadre de la mise en oeuvre des nouvelles reformes administratives, notamment la réorganisation du territoire, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a procédé le mardi 13 novembre dernier, au Gouvernorat de Bamako, au lancement des concertations régionales du District de Bamako sur la réorganisation territoriale.
Le Premier ministre en lançant ces travaux a rappelé que l’objectif est de mener une réflexion collective sur le statut, la configuration et le ressort géographique et territorial de la circonscription administrative de Bamako. “Cela traduit, a poursuivi le Chef du Gouvernement, la nature irréversiblement décentralisée de notre Etat et la volonté du Gouvernement d’approfondir la démocratie locale et participative. Il a par ailleurs annoncé que le Gouvernement restera attentif aux résultats de ces consultations qui seront analysés à l’occasion de synthèses nationales. Aussi a-t-il invité tous les acteurs de la vie nationale à s’impliquer dans le débat démocratique en venant faire valoir leurs convictions et propositions au sein des cadres de concertation qui s’ouvrent simultanément ce 13 novembre dans tout le pays.
Elle se déroulera sur trois jours au cours desquels, les participants plancheront au sein de trois commissions techniques sur la réorganisation du District.
Rappelons que dans le cadre de la réorganisation territoriale du Mali, le Gouvernement avait procédé, par la Loi n°2012-017 du 2 mars 2012 en 2012, à la création de nouvelles circonscriptions administratives régionales, faisant ainsi passer le nombre de régions de huit (8) à dix-neuf (19).
La Loi n°2012-017 du 2 mars 2012 prévoit aussi que la mise en œuvre de la réorganisation territoriale se fait progressivement sur cinq (5) ans pour compter de sa date de promulgation. Un délai est arrivé à expiration le 2 mars 2017.
Le processus de réorganisation territoriale a été interrompu par la crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays a connue à partir de mars 2012.
Toutefois, le nombre des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales dans les régions de Tombouctou, Taoudenit, Gao, Ménaka et Kidal a été modifié et, en janvier 2016, les Gouverneurs des régions de Taoudenit et de Ménaka ont été nommés.
Les exigences liées au développement local en mode décentralisé et la crise multidimensionnelle de 2012 ont montré les limites de la réorganisation territoriale de 2012 face aux contraintes de ,l’étendue de certaines régions ; la non-effectivité de la création et de l’organisation des services publics suivant les trois niveaux de déconcentration ; l’impossibilité pour les représentants de l’État d’assurer leur missions de contrôle sur des vastes ressorts territoriaux ; l’augmentation et la complexification des questions politiques, économiques et sociales ; les difficultés de concevoir des schémas d’aménagement du territoire opérationnels ; le sentiment de certains citoyens d’être laissés à eux-mêmes ; les menaces sur la cohésion nationale et la paix.
La réorganisation territoriale inachevée de 2102 a eu pour conséquences principales la création d’entités administratives non opérationnelles et l’impossibilité pour les populations de ces entités de participer entièrement, faute de listes électorales appropriées, aux élections.
Pour corriger les insuffisances constatées, le Gouvernement se propose de soumettre les avant-projets de loi à l’examen de Conférences régionales sur l’ensemble du territoire.
L’exercice vise deux objectifs essentiels : Rapprocher davantage l’administration des populations ; Redimensionner les grands espaces pour permettre à l’État de mieux encadrer les collectivités territoriales et de favoriser l’atteinte des objectifs de développement économique, social et culturel. La recherche de l’atteinte de ces objectifs ne doit pas se faire au détriment de quelques principes à sauvegarder : le maintien et la dynamisation des solidarités sociales basées sur des liens historiques et de modes de vie ; la viabilité de chaque territoire ; la continuité spatiale et la réduction des distances d’accès à l’administration et aux services sociaux de base ; la réorganisation territoriale à l’intérieur de dix-neuf (19) régions et un (1) District.
Chaque Conférence régionale permettra de prendre en compte les avis et les suggestions raisonnables des populations ; proposer, à une instance nationale de validation de la réorganisation territoriale, un projet fondé sur les réalités socio-culturelles et économiques de chaque région et permettant de faire face aux défis sécuritaires et de promotion d’un développement local équitable.
Mohamed Naman Keita
Source: 22 Septembre