Né vers 1961, Amadou Diallo est un Peul originaire du village de Koufa, à Saraféré, dans le cercle de Niafunké, dans la région de Tombouctou, au Mali. Issu d’une famille pauvre, il est le fils d’un imam. Il prend son surnom en référence à son village natal. Pendant plusieurs années, il mène une formation islamique dans le Cercle de Bankass, puis dans le Delta intérieur du Niger. Il devient prêcheur et voyage dans plusieurs pays et notamment au Pakistan et en Mauritanie.
Au Mali, il réclame l’instauration d’une république islamique et acquiert une forte popularité dans le centre du pays. Selon l’anthropologue malien Boukary Sangaré : « Lui et les autres islamistes de la région parlent de libération, d’émancipation et d’épanouissement, cela attire les plus démunis, les pasteurs transhumants et certains marabouts. Il y a dans ce combat une forme de révolution sociale vis-à-vis de l’Etat et des structures communautaires traditionnelles quasi féodales ». Selon un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des Droits de l’Homme (ADMH) : « Il a très vite acquis une certaine notoriété chez les jeunes Peuls. Dans les années 1990-2000, les enregistrements de ses prêches s’arrachent. S’il séduit les jeunes, c’est aussi parce que ses prêches et ses poèmes, qu’il déclame à la radio, sont autant de remises en cause du système. Koufa dénonce l’hypocrisie des « aristocrates » et des familles maraboutiques. Il critique la mendicité des talibés qui servent à enrichir les marabouts. Il pointe du doigt les voleurs ou les femmes légèrement vêtues. Il célèbre les bergers. Plus globalement, il dénonce – sans employer ces termes – l’absence d’ascenseur social ».
Proche d’Iyad Ag Ghali, il est comme lui membre de la secte Dawa et se joint à Ansar Dine au début de la guerre du Mali en 2012. Il négocie avec les autorités maliennes la libération des soldats capturés lors de l’offensive de 2012. En janvier 2013, il participe à la bataille de Konna. Début 2015, il fonde la katiba Macina.
Dans un message audio diffusé en 2016, Amadou Koufa appelle à ne pas s’en prendre aux médecins, aux enseignants, ou aux chrétiens, mais à cibler la France, la MINUSMA et l’armée malienne.
Amadou Koufa apparaît aux côtés d’Iyad Ag Ghali, de Djamel Okacha, de Abou Hassan al-Ansari et d’Abou Abderrahman El Senhadji, dans une vidéo publiée le 2 mars 2017 qui marque l’unification de plusieurs groupes djihadistes et la formation du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Fin juillet 2017, alors que certains responsables politiques maliens sollicitent l’ouverture de négociations avec les djihadistes, Amadou Koufa envoie deux émissaires rencontrer le professeur Alioune Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale et figure emblématique de la communauté peule ; il pose trois conditions : le départ de l’armée française, le départ de la MINUSMA et qu’Alioune Nouhoum Diallo soit son interlocuteur.
Le 8 novembre 2018, Amadou Koufa apparaît dans une nouvelle vidéo aux côtes d’Iyad Ag Ghali et de Djamel Okacha, dans laquelle il appelle les Peuls à l’insurrection dans les sept pays d’Afrique où ils sont présents : « J’en appelle aux Peuls où qu’ils se trouvent : au Sénégal, au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Ghana et au Cameroun ».
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 2018, après plusieurs mois de préparation, les forces françaises mènent une attaque contre un camp du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans près de Farimaké. Environ 30 djihadistes sont tués, et Amadou Koufa, grièvement blessé, est transporté hors des lieux du combat, mais succombe quelques heures plus tard dans la forêt de Wagadou.
C. B