Après l’aventure hasardeuse de la présidentielle où le président du PRVM-Fasoko a été désabusé, il s’érige en apprenti opposant et se donne en spectacle au risque de tourner au ridicule.
Nombreux étaient les Maliens qui ont retenu leur souffle pour ne pas rigoler de Mamadou Oumar Sidibé et de son parti la semaine dernière. Cet opportuniste de la 25ème heure dans la majorité présidentielle après le premier tour où il est sorti avec un score à la limite du ridicule, s’essaie dans l’opposition. Alors même qu’il espérait être récompensé pour s’être ligué avec le camp présidentiel, que ne fut sa surprise lors de la mise en place du gouvernement. Il n’est pas sur la liste. Malgré tout, il a espéré en sa qualité de douanier qu’on lui offrira les clés de la direction générale de ce service stratégique, les douanes. Là aussi, ses illusions sont tombées à l’eau. Alors, il ne lui reste plus qu’à tirer à boulet rouge sur le régime qui refuse de lui donner à manger. Alors même qu’il s’est saigné à blanc et ses comptes sont au rouge. Sa stratégie hasardeuse consiste à jouer à la technique du harcèlement et de l’attaque. C’est ainsi qu’il produit un communiqué laconique dans lequel il ‘’smashe’’ le gouvernement. D’abord, il affirme regretter l’omission de l’inclusivité dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de certains grands sujets de la nation. Mais aussi que l’implication des populations et des forces vives de la nation est un impératif dans une telle opération. Pourtant, ce sur ce plan, le Premier ministre a rencontré toutes les forces vives de la nation sur les grandes questions concernant la vie du pays. Toutes les parties ont été concertées y compris l’opposition. Alors de quoi Mamadou Sidibé a-t-il peur ?
Il ne se limite pas à ce seul sujet, car à défaut d’être ministre ou DG des douanes, il espérait avoir au moins un siège à l’hémicycle. Là aussi, il devrait attendre car, le mandat de ceux qui sont là a été prorogé. Alors, c’est de bonne guerre pour lui d’indiquer que « le PRVM-FASOKO comprend bien les raisons qui sont au fondement de celui-ci mais qui ne sauraient justifier les violations graves de la constitution. La constitution en son article 61 énonce très nettement que « le mandat des députés est de cinq ans ». Pour lui, cette volonté exprimée du Peuple aurait due être respectée et le Gouvernement pouvait dans ces conditions gouverner par voie d’ordonnances. Il ajoutera qu’au regard de cette disposition, l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi organique le 22 novembre 2018 relative à la prolongation du mandat des députés apparaît dès lors comme une confiscation du pouvoir souverain du Peuple. Mamadou Sidibé estime alors que le PRVM ne peut s’inscrire dans cette logique « autoritaire ».
Sur la question du référendum constitutionnel, le PRVM-FASOKO et son président sont encore ridicules. Surtout lorsqu’ils affirment constater une volonté affichée des autorités politiques d’aller à l’encontre de la constitution qui dispose qu’aucune révision constitutionnelle ne peut être poursuivie ou entamée lorsque l’intégrité du territoire national est atteinte. Cette atteinte à l’intégrité du territoire national étant indéniable aujourd’hui, le PRVM invite dès lors au respect de la constitution qui demeure la loi fondamentale du pays ». Mais, pourquoi a-t-il accepté de participer à la présidentielle alors même que la situation n’a pas évolué d’un iota. Curieuse déclaration de la part d’un ancien candidat non ?
Il va jusqu’à remettre en cause la bonne foi de la communauté internationale qui aide le Mali à sortir de cette mauvaise passe qu’il traverse. S’agissant du Pacte pour la paix au Mali, le président Sidibé soutient que le PRVM regrette une telle « injonction » en ces moments précis. Car, pour lui, il est plus facile d’entrer en crise que d’en sortir. Il ajoute aussi que « l’accélération forcée voulue par le Conseil de sécurité risque de susciter une forme négative de nationalisme qui conduirait au chaos total ». Dans sa logique, il va jusqu’à demander aux Nations Unies de reconsidérer leur position.
Cette nouvelle posture du président Sidibé et de son parti, de l’avis de plusieurs observateurs politiques, jurent avec tous les principes auxquels ils ont souscrit en décidant de soutenir le président IBK. Alors, stratégie de chantage ou changement de veste ? L’histoire nous édifiera. Sacré Mamadou Sidibé ! Pour paraphraser le président IBK, « nul ne mangera au banquet auquel il ne sera convié ».
Dieu veille !
Hamadoun KARA