Dans son discours à l’adresse de la Nation consacré au quatrième anniversaire de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, est revenu sur les quatre axes de l’Accord qui ont progressé.
Signé à Bamako, le 15 mai et le 20 juin 2015, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale a bouclé ses quatre ans, le 20 juin dernier. Quatre axes, quant à IBK, nous permettent de mesurer sa mise en œuvre, d’évaluer, de manière cohérente, les actions entreprises et de nous projeter dans l’avenir. Le Président IBK a fait savoir, dans son discours, qu’au regard de ces quatre axes majeurs, il y a eu des avancés notoires.
D’abord le DDR. Le démarrage du pré-enregistrement, en vue de la formation de plusieurs centaines d’ex-combattants des mouvements signataires du Mécanisme Opérationnel de Coordination ; le retour dans les rangs des FAMA de près de 80 pour cent des ex-combattants des mouvements signataires de l’Accord, anciennement membres des FAMA ; la poursuite des discussions entre les parties concernant les critères d’intégration des ex-combattants des mouvements signataires de l’Accord dans les corps constitués de l’Etat, y comprises les forces armées et de sécurité, sont des mesures qui connaissent de remarquables progrès sur le volet DDR.
Selon le Président IBK, toutes ces mesures visent la constitution d’une armée véritablement nationale, hautement qualifiée et uniquement dédiée à la défense des Maliennes et des Maliens, de Kidal à Sikasso et de Kayes à Taoudéni.
Le deuxième volet de l’Accord où d’autres avancées significatives sont constatées, c’est également le Pacte pour le développement socioéconomique du Mali, avec un accent particulier mis sur ses zones les plus sensibles. Sur ce volet, un fonds de développement durable a été créé. Ses lois et décrets d’application sont adoptés. Son comité de gestion est également opérationnel. Même s’il y a lenteur dans la mobilisation des promesses annoncées.
«La mise en marche des zones de développement s’appuiera fortement sur le plan d’actions déjà disponible pour le transfert de 30 pour cent des recettes budgétaires de l’Etat aux collectivités territoriales », a reconnu IBK dans son discours ajoutant que le combat pour les ressources n’est pas simple et le Mali seul ne peut pas tout.
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation est une des structures institutionnelles dédiées à la paix. Constituant le troisième axe de l’Accord où il y a eu des avancées, la CVJR, selon IBK, abat un travail remarquable.
«Elle a pu recueillir 12.877 dépositions, elle a aujourd’hui achevé son implantation dans l’ensemble des régions du Mali», indique le Chef de l’Etat. L’adoption du projet de loi d’entente nationale en Conseil des Ministres et transmis à l’Assemblée Nationale, le retour des Réfugiés maliens dans les pays voisins, à travers les trois Accords tripartites entre le Gouvernement malien, le HCR et les Gouvernements du Niger, de la Mauritanie et du Burkina Faso, ornent les actions de la CVJR.
Pour les questions politiques et institutionnelles, de nombreuses mesures réglementaires et législatives ont été adoptées. Parmi les plus récentes, il y a le redémarrage du processus de Révision constitutionnelle. Un Avant-projet de lois a été remis au Chef de l’Etat par le Comité d’Experts ad hoc.
Ce projet de textes devra être enrichi lors des débats du prochain dialogue politique inclusif dont la tenue fait partie de la feuille de route du Gouvernement.
Aussi, s’agissant des actions, la poursuite de l’opérationnalisation des autorités intérimaires au niveau Cercle, constitue une avancée considérable.
Par ailleurs, la création par la loi de l’ensemble des collectivités territoriales des régions de Ménaka et de Taoudéni sans oublier la question transversale du genre est essentielle dans la réussite de la mise en œuvre à travers une implication efficiente des femmes mais aussi des jeunes dans tous les mécanismes inhérents à la mise en œuvre de l’Accord.
En quatre ans, aux dires du Président IBK, beaucoup a été fait dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger avec un accompagnement sans faille de nos partenaires notamment la médiation internationale qui ne ménage aucun effort pour préserver les équilibres du processus. Il est un instrument pour la paix, la stabilisation et le développement socio-économique de notre pays.
Ousmane MORBA
L’Observatoire