« Les Maliens veulent des femmes et des hommes politiques engagés pour une démocratie vraie et des pratiques transparentes », gages de stabilité et de sécurité. C’est pour cette raison que l’ADEMA appelle au rassemblement « dans le cadre d'une vaste alliance politique et électorale bâtie autour d'une nouvelle offre politique fondée sur la redevabilité et la gouvernance vertueuse ».
UNE Politique

ADEMA-PASJ : La rédemption ?

Le président par intérim du parti l’ADEMA-Pasj, Abdel Karim Konaté dit Empé, se veut unificateur. Son discours à la 19ème Conférence nationale du parti, placé sous le double signe du rassemblement et de la réconciliation, n’a pas laissé de place au moindre doute : l’Adema signe son retour et compte retrouver sa place de leader.

Un an après la 18ème conférence nationale, les militants de l’ADEMA se sont retrouvés le samedi 30 décembre 2023 pour leur 19ème conférence nationale dans une atmosphère des grands jours. La grande ferveur militante traduisait la volonté des Abeilles de se retrouver pour un diagnostic sans concession   afin de se projeter dans l’avenir.

Ladite conférence nationale devait être le baptême de feu pour Abdel Karim Konaté dit Empé, lui qui a été propulsé à la tête du parti, suite au décès du Président Marimantia Diarra. Il se savait attendu, tant pour la forme que pour le fond de son discours, son premier. Quelle attitude allait-il adopter ? Il savait que faire l’autruche n’est pas la meilleure posture. Alors, il a décidé d’enlever les œillères et de regarder les réalités en face.

Dans un lyrisme qu’on ne lui connaît pas, Abdel Karim Konaté dit Empé a enfilé ses habits de tribun pour littéralement transporter les participants à la conférence. Le discours est limpide, l’ADEMA, tout comme la classe politique et le pays, a besoin de se rassembler et de se réconcilier. « Je ne serai pas le président d’un clan. Je ne serai pas le président d’un groupuscule de cadres », a-t-il averti.

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Le ton est donné. Sans détour et sans concession, Empé a dépeint l’état des lieux du parti qui a connu « des instants de querelles internes » et qui se remet à peine « des frustrations, des déceptions, des rancœurs et des ressentiments ».

Une fois le constat dressé, Empé a appelé les militants et les cadres « à transcender leurs états d’âme pour envisager l’avenir commun avec sérénité ». Retrouver ce qui unit les militants, tel semble être le crédo de Empé qui a exhorté « chacun à tourner le dos au passé » qui pourrait les diviser, et se « réconcilier davantage avec la culture de la fraternité, de la camaraderie, pour mieux regarder dans la même direction ».

Le rassemblement et la réconciliation valent aussi pour les partis politiques, pour les acteurs politiques. « Il est temps que nous amenions les Maliens à avoir confiance en leur classe politique », a déclaré Empé qui connaît le sentiment des Maliens envers les hommes politiques. « Les Maliens veulent des femmes et des hommes politiques engagés pour une démocratie vraie et des pratiques transparentes », gages de stabilité et de sécurité. C’est pour cette raison que l’ADEMA appelle au rassemblement « dans le cadre d’une vaste alliance politique et électorale bâtie autour d’une nouvelle offre politique fondée sur la redevabilité et la gouvernance vertueuse ».

D’ores et déjà, Empé a informé les participants à la conférence nationale des négociations déjà en cours avec d’autres formations politiques pour « mettre en place une Plateforme politique et électorale, qui a pour objectifs, entre autres d’élaborer un programme de gouvernement commun pour une République sociale et solidaire ».

Accompagner la transition

Accompagner la Transition est un acte normal pour servir « la démocratie, le développement, la paix et la sauvegarde des libertés publiques ». Cet accompagnement devra permettre à « notre pays de reprendre sa place dans le concert des Nations souveraines et démocratiques », dira Empé.

Au nom de cet accompagnement, il a lancé un appel « patriotique au président de la Transition ». Connaissant les lignes de fractures qui traversent le corps social et politique du pays, Empé a demandé au Colonel Assimi Goïta « de poursuivre encore et toujours le dialogue avec toutes les forces politiques et sociales du pays, afin d’aboutir à un large consensus national autour du pays, en vue de conduire dans les meilleures conditions le processus de Transition en cours ».

La 19ème Conférence nationale a été un test réussi pour Empé, qui a su imprimer sa marque. Pour le parti et pour l’échiquier politique, il a creusé les sillons pour une sorte de rédemption.

A. K.

L’Observatoire

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