Le Gouvernement de la Transition du Mali a annoncé, ce jeudi 4 septembre 2025, avoir déposé une requête introductive d’instance contre la République Algérienne Démocratique et Populaire auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ).
L’annonce a été rendue publique à travers le communiqué n°079 signé du Général de Division Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement.
Cette décision fait suite à la destruction préméditée, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, d’un aéronef de type drone de reconnaissance immatriculé TZ-98D, appartenant aux Forces Armées et de Sécurité maliennes, à Tinzawatène, dans la région de Kidal.
Le Gouvernement rappelle que cet acte « constitue non seulement une agression, un acte hostile, inamical et condescendant de l’Algérie, mais aussi et surtout une violation manifeste du principe de non-recours à la force ».
Dans son communiqué, Bamako fait référence à la Résolution A/RES/29/3314 du 14 décembre 1974 de l’Assemblée Générale des Nations Unies, ainsi qu’aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’Union Africaine et de son Pacte de non-agression et de défense commune.
Le ministre Abdoulaye Maïga a souligné : « Cette destruction de notre drone à l’intérieur du territoire malien n’était pas un simple incident. Elle visait clairement à entraver la neutralisation des groupes armés terroristes par nos Forces Armées et de Sécurité. C’est un acte d’agression que nous dénonçons avec la plus grande fermeté. »
Le Gouvernement malien va plus loin en accusant Alger d’entretenir une complicité avec les groupes armés. « Cette agression flagrante est le summum d’une série d’actes hostiles et démontre clairement une collusion malsaine entre les terroristes et le régime algérien qui leur accorde son protectorat », peut-on lire dans le communiqué.
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Appel à la responsabilité des États
En saisissant la Cour internationale de Justice, Bamako entend placer le dossier sur le terrain du droit international et interpeller la communauté internationale sur les menaces persistantes à la paix dans la région. « Par cette requête, le Gouvernement de la Transition du Mali réaffirme l’impérieuse nécessité pour les États parrains et exportateurs du terrorisme au Sahel de cesser d’être une menace à la paix et à la sécurité régionales et de travailler de bonne foi pour la stabilité, seul gage de sécurité collective et de développement durable », conclut le communiqué.
Cette nouvelle étape dans les relations déjà tendues entre Bamako et Alger ouvre une phase judiciaire internationale qui sera scrutée de près par les acteurs régionaux et mondiaux engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Cyril Roc DACK / Icimali.com