Dans une correspondance adressée au Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Mali, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali invite la primature à respecter les accords conclus.
Dans le dite correspondance, l’UNTM déclare que c’est le cœur serré qu’ ‘’il nous est arrivé d’apprendre à l’issue de la séance d’interpellation à laquelle vous avez répondue au Conseil National de Transition (CNT) le Jeudi 21 Avril 2022, vos propos sur les droits des travailleurs victimes de réformes économiques initiées par l’Etat malien avec la Banque Mondiale et le FMI. Autant vos prises de position pour le paiement direct des droits aux bénéficiaires, sans passer par les services de notaires et d’avocats ont fait merveille aux travailleurs, autant le jugement que l’on vous prête, selon lequel les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le Gouvernement, ont attristé le monde du travail’’, ressort dans la correspondance.
Faut-il rappeler qu’il s’agit des droits ayant des fondements salariaux d’ex-travailleurs qui ont fait des sacrifices pour que les programmes d’ajustement structurel du pays ne soient voués à l’échec. Selon l’UNTM, l’Etat étant une continuité en dépit de vicissitudes politiques, vous-même, faut-il le rappeler, aviez ordonné en 2021 que compressés et retraités par anticipation ouvrent des comptes en banque d’où seront payés leurs droits avant la fête de Tabaski.
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‘’Cette décision donnait à notre Transition une crédibilité, une sympathie qui étaient largement loués partout, y compris à l’étranger parmi nos compatriotes établis à l’extérieur. Dès lors vous comprendrez aussi que l’UNTM, qui aux dires de gens de plus en plus nombreux y compris dans votre entourage, n’est pas en odeur de sainteté auprès de vous, ne puisse pas ne pas réagir pour déplorer qu’à travers elle, d’innocentes personnes sont privées de leurs droits acquis sur la base de leurs salaires qui ont des valeurs humaines incontestables et cela, sous votre autorité. Dans les discussions sur la trêve, nous faisions remarquer que les droits des victimes des programmes d’ajustement structurel ne sauraient être gérés à l’aune de la trêve, mais qu’il fallait les apurer pour adoucir l’extraordinaire dénuement où les intéressés se trouvent’’, indique la correspondance.
Pis, l’UNTM ajoute que le Premier ministre refuse la relecture du Décret n° 2011-051/P-RM du 10 Février 2011 qui est cependant à l’avantage des citoyens victimes d’une gouvernance calamiteuse que ‘’vous prolongez en brimant notre Centrale par voie de conséquence des pauvres citoyens qui sont nos membres. Vous refusez de rétablir dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés soit pour fait de grève, soit sous le prétexte de la COVID-19 (SYAMA, BRAMALI et bien d’autres services…). La grève est reconnue par les conventions des Nations-Unies, de l’OIT, de la Constitution et de la Charte de la Transition du Mali. Ce refus est une violation pure et simple des règles de l’Etat de Droit’’, regrette l’UNTM.
En plus de tout cela, ‘’vous refusez une révision des Codes portant création des Bureaux de placement privé (BPP) qui exploitent seuls des milliers de jeunes travailleurs maliens. Vous refusez que Patronat et UNTM ouvrent des discussions pour l’octroi des augmentations de salaires que le privé n’a pu satisfaire ni en 2014, ni en 2019, ni en 2021, en incitant les employeurs à ne pas mêler l’UNTM dans vos discussions. Vous refusez toute intervention pour le respect de l’intégralité des domaines de l’ORTM et de l’IER laissés aux mains des spéculateurs fonciers parce que l’UNTM en fait une revendication essentielle’’.
Brehima DIALLO
22 Septembre