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Apaisement du climat politique: Quand Aliou Boubacar Diallo prend une main qui ne lui est pas tendue!

Arrivé troisième à l’issue de la présidentielle de 2018, Aliou Boubacar Diallo, candidat de l’ADP-Maliba, s’était effacé de la scène politique pour se réfugier au Maroc. Il a fallu l’entêtement de Soumaïla Cissé à ne pas reconnaître la victoire du Président IBK pour que Diallo revienne sur la pointe des pieds, afin de s’impliquer dans une affaire qui ne le concerne point.

A peine arrivé dans la politique par effraction, l’homme d’affaires, Aliou Boubacar Diallo, étale au grand jour son opportunisme. Flirtant avec l’éternel candidat malheureux aux élections présidentielles maliennes, Soumaïla Cissé, le candidat de l’ADP-Maliba, Diallo, conscient que leur cause était perdue, a pris sa distance avec les contestataires. Ingénieux qu’il soit, après avoir établi le contact entre le guide de la confrérie Tidjania et  l’éternel deuxième aux différentes présidentielles, Aliou Boubacar Diallo s’était proposé de financer les frais d’analyse des empreintes des votants sur les bulletins pour prouver qu’il y a eu du vol. Mais ce compagnonnage circonstanciel n’a été que de courte durée.

A l’issue du second tour, il a vite déchanté. Il s’est éclipsé du groupe des candidats malheureux. A la suite des contestations nées du second tour, Aliou Boubacar Diallo a gardé un silence de mort pendant une bonne période. Pendant ce temps, le Président réélu, Ibrahim Boubacar Keïta a tendu la main à son cadet pour qu’il revienne dans la République afin que la page de la présidentielle soit définitivement tournée.

Nourrissant des ambitions politiques pour faire vivre ses poulains, Aliou Boubacar Diallo se rend compte que le Chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé est atteint d’autisme et de cécité qui l’empêcheraient d’avoir un meilleur avenir politique. Ainsi, voulant ranger dans les placards son ex-ami, Soumaïla Cissé, qui n’arrive pas à voir cette main tendue d’IBK qui crève l’oeil, il a procédé à un revirement spectaculaire. Il saisit cette main tendue du Président IBK qui ne lui est pas destinée.

C’est du moins ce qu’il faut retenir de son dernier message politique rendu public  à l’occasion de la fête de l’indépendance du Mali. Histoire d’affirmer qu’il est plus visionnaire que Soumaïla Cissé et prêt à jouer le rôle que celui-ci était censé jouer pour l’intérêt collectif.

Dans son message, il accepte la main tendue du Président IBK pour dit-il « préserver l’essentiel ». Il appelle au dialogue et au sens de la responsabilité du Président réélu et de Soumaïla Cissé. Dans ce message diffusé sur les réseaux sociaux et les médias en ligne, Aliou Diallo appelle au « réalisme » politique.  

 Dans ledit message dont nous vous livrons l’intégralité, il déclare : « Maliennes et Maliens de l’Intérieur et de l’Extérieur,

 

En cette mémorable journée du 22 Septembre 2018, mes premières pensées vont à l’endroit de nos vaillantes forces armées maliennes qui, depuis leurs zones de déploiements, défendent ce qui nous a toujours unis.

 A vous, militaires, gardes nationaux, gendarmes, policiers, agents de la protection civile et des eaux et forêts, fonctionnaires des douanes, je vous présente mes salutations républicaines et mes encouragements pour vos inclassables efforts en faveur de la Paix et de la Défense de notre indépendance nationale.

Je présente mes plus sincères condoléances aux familles de nos porteurs d’uniforme qui sont tombés sur le champ de l’honneur. Votre mémoire restera à jamais gravée dans l’histoire de notre cher Mali. 

 Mes chers compatriotes,

Le 29 Juillet dernier, je me présentais à vous avec mon projet pour une Nouvelle Indépendance dont l’objectif était de rendre le Mali à son Peuple. Je concourais ainsi à l’élection présidentielle après avoir tiré le constat que, malgré les avancés obtenues durant les 58 dernières années, beaucoup de chemin reste à faire pour offrir à nos populations le développement, le bien-être et la sécurité qu’elles méritent.

 Ce matin, j’ai suivi avec grand intérêt l’adresse à la Nation du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. J’ai noté sa volonté affichée de faire en sorte que l’ensemble des fils et des filles du Mali se retrouvent pour préserver l’essentiel. 

 En effet, les scrutins des 29 Juillet et 12 Août derniers nous ont donné la preuve cinglante d’un désamour des maliens pour la chose politique et surtout, pour ceux censés l’incarner. Le taux historiquement faible de la participation électorale doit interpeller l’ensemble des candidats qui ont concouru à ce scrutin. 

 Près de 5 millions de nos compatriotes ont choisi de ne pas voter. Cette majorité silencieuse de maliens constitue une potentielle bombe sociale qui, à la moindre déchirure du tissu social, pourrait entraîner le pays dans les douloureux souvenirs des moments les plus tristes de notre histoire collective. Qu’Allah nous en préserve!

 Chers amis,

 J’estime qu’il est temps, malgré toute l’amertume que peuvent avoir certains de nos compatriotes, de mettre cette élection derrière nous et d’envisager avec réalisme, détermination et sérieux notre avenir commun. Le Mali que nous chérissons tant reste extrêmement fragile. Les chantiers sont nombreux: Mise en œuvre de l’accord de paix, réformes politiques et institutionnelles, réforme du système électoral, développement économique et socio-sanitaire.

 Sur chacune de ces questions, personne ne saurait détenir la solution ultime. En ces temps de grande incertitude, la réponse à ces enjeux existentiels est forcément collective. C’est pourquoi, j’en appelle au sens du dialogue et de la responsabilité de mes frères Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaïla Cissé. Toute l’élite politique sur laquelle les yeux des maliens sont rivés doit montrer l’exemple et mettre de côté les différences pour s’entendre sur l’essentiel: refonder le Mali. « Renforcer la digue » est donc plus que jamais nécessaire.

 Pour ma part, je continuerai à œuvrer aussi bien sur le plan politique qu’institutionnel à la prise en compte des idées fortes de mon projet pour la nouvelle indépendance. Je suivrai également de très près la promesse présidentielle de faire ce que nous, ADP-Maliba, avons réalisée dès nos premiers pas, en rendant à la jeunesse sa place dans la vie de la Nation. J’espère que cela se traduira rapidement en actes concrets.

 Mes chers compatriotes,

 Nous ne sommes pas opposés à un homme ou à un clan mais plutôt à un système qui, depuis plus de 30 ans, valorise la médiocrité au lieu de l’excellence. Un système qui encourage la culture de la facilité au lieu de celle de l’effort. C’est ce système que nous nous engageons à combattre farouchement en cherchant à construire plutôt qu’à détruire. Nous resterons donc mobilisés et nous ne tomberons ni dans la compromission ni dans la violence.

 A nouveau, mes chers compatriotes je vous renouvelle mes vœux pour une nouvelle indépendance à l’occasion de la célébration du 58e anniversaire de notre indépendance nationale.

 Vive la République !

Vive le Mali éternel !

Et qu’Allah bénisse le Mali ! ».

Aucun patriote ne condamnerait l’ambition d’Aliou Boubacar Diallo à apaiser le climat politique ou social du pays si c’était sincère. Mais, à l’analyse de son discours, les observateurs politiques concluent qu’il joue à l’opportunisme dans la mesure où il ne fait pas partie des contestataires. Son acceptation de la main tendue du chef de l’Etat aurait une chance s’il avait une influence sur l’actuel chef de file de l’opposition. Or, argumentent-ils, au stade actuel des choses, ce n’est pas le cas. Son attitude ressemble beaucoup plus à l’opportunisme politique qu’à une volonté d’aider le pays à transcender cette question. Pour les analystes politiques, cette déclaration est un non événement.

Oumar KONATE

Source: La Preuve

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