Le retrait annoncé de la force Barkhane et ses partenaires de Takuba change la donne dans la lutte contre le terrorisme et les narco trafiquants au Sahel et au Mali. Une situation qui semble déstabiliser la MINUSMA, présente dans notre pays depuis 2013.La Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la Stabilité au Mali(MINUSMA) est plus que jamais menacée dans son existence au Mali. En effet, le départ annoncé de la force Barkhane et ses partenaires est un signal fort, quand on sait que, cette dernière est également intervenue au Mali au lendemain de l’intervention française, en janvier 2013, avec mission d’aider les autorités maliennes à recouvrir l’intégrité du territoire national. Malheureusement, mission non accomplie ! Il en est de même pour la Force conjointe du G5 Sahel, censée combattre les groupes armés terroristes, opérant dans l’espace sahélien, avec le soutien aérien de la force Barkhane. De sa création en février 2014, à Nouakchott, cette force anti-djihadiste, née de la volonté des chefs d’Etats du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad, peine toujours à parvenir au bout de ses ambitions, malgré ses deux grandes opérations sur le terrain : ‘’Hawbi’’ en 2017 dans les confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger et ‘’Pagnali’’ en 2018 entre les frontières du Mali et du Burkina Faso. A LIRE AUSSI
Jeudi 17 février, le président Macron a annoncé le retrait de la force Barkhane et de ses partenaires Takuba du Mali, lors d’un mini-sommet avec quelques chefs d’Etats africains à l’Elysée. Paris estime que les conditions ne sont pas réunies avec la junte malienne au pouvoir pour la poursuite des opérations de la France, ses partenaires européens et le Canada, au terme de 9 ans de présence. Le président français a fait savoir aussi que, c’est désormais, auprès des pays sahéliens et du golfe de Guinée, que la France restera engagée. Après la décision prise par Paris en présence des chefs d’Etats africains, à l’ONU, le dossier de l’avenir de la Minusmaest désormais sur la table.«Des discussions entre membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont débuté récemment sur l’avenir de la mission de Casques bleus de l’ONU au Mali, bénéficiaire d’un important soutien des opérations française Barkhane et européenne Takuba qui sont en voie de s’achever dans ce pays », annonce l’AFP. Créée en 2013, la Minusma est l’une des missions de paix les plus importantes de l’ONU dans le monde et la plus meurtrière pour ses Casques bleus (154 morts dans des actes hostiles). Elle est composée de près de 15.000 militaires et policiers, et dotée d’un budget annuel de plus d’1,2 milliard de dollars. A Bamako, les accusations prêtées à la force Barkhane sont les mêmes concernant la Minusma : le manque de résultats. Si un jour la force onusienne serait sur le départ, après Barkhane, il faut craindre le retour à la case de départ, car, la nature a certainement horreur du vide. Ousmane Morba L’Observatoire |