Après son séjour éclair au Mali et la volonté des deux Etats de collaborer en symbiose pour bloquer le phénomène djihadiste, le président de la transition du Burkina vient de frapper fort, en renonçant à son salaire de chef d’Etat, se contentant ainsi de sa solde d’officier. De quoi réorienter les regards sur la présidence du colonel Assimi Goïta, dont le budget a augmenté.
Cette nouvelle a enflammé la toile du côté de Bamako ou des voix s’élèvent contre le train de vie du pouvoir, jugé trop luxueux. Le Président de la Transition au Burkina Faso le capitaine Ibrahim Traoré a décidé mercredi, de renoncer à son salaire de chef d’Etat et de garder sa rémunération de capitaine de l’armée burkinabè, a annoncé mercredi, le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo sur la page de la présidence.
Cette nouvelle n’est pas passé inaperçue car la toile s’est enflammée et chacun y est allé de son goût. Le hic, c’est que du côté de Koulouba, les choses vont dans le sens inverse. Plusieurs personnes estiment que c’est la meilleure décision qu’un chef d’Etat se devait de prendre en période de crise surtout pour ceux qui prétendent être venus pour redresser un pays affaibli. Cependant, nous nous tairons sur le salaire et les autres émoluments de la présidence. Ces derniers temps, le budget du CNT et de certaines structures ont enflammé la toile. Cela s’est manifesté par la réaction d’un de ses membres qui le juge trop élevé. Cette histoire fait couler beaucoup d’encre et de salive.
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Interrogé sur la question, Moussa Ouologuem ne cache pas sa déception « Quand on se dit patriote, on se doit d’agir en faveur des intérêts de son pays, quitte à lui faire des sacrifices énormes. Le président du Burkina vient de donner une leçon de patriotisme à Assimi Goïta. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Je suis déçu par cette transition. Mais je pense qu’il n’est pas trop tard pour revenir sur le bon chemin.
De son côté, Boubacar Touré, entrepreneur reste prudent « je ne vais pas me hasarder à comparer les réalités des deux pays même si je conçois qu’on partage les mêmes problèmes. Si les maliens n’ont pas eu d’objection concernant les salaires de ses dirigeants qui sont là aujourd’hui, cela sous-entend qu’ils sont parfaitement d’accord avec. Cependant par souci de patriotisme et de plus de responsabilité, ils peuvent en effet songer à une réduction »
D’autres ont un point de vue plus critique, AK, promoteur d’école affirme que les objectifs ne sont pas les mêmes. « A mon humble avis, quand on accuse quelqu’un d’avoir mal géré le pays, le successeur doit montrer une certaine différence. Nos autorités doivent faire mieux que l’ancien régime. Comme ça été le cas du président du Burkina Faso. Tandis que dans notre pays, aucune réduction de salaires ni de la part du colonel Goita, ni des membres du gouvernement n’a été constatée… ».
De toute évidence, cette affaire n’a pas fini de faire parler d’elle. Reste à savoir si les cris de cœur des maliens ne tomberont pas dans des oreilles de sourd.
Ahmadou Sékou Kanta
Source: Le SOft