Entre autres raisons qui ont poussé la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) au boycott des concertations nationales sur la transition le report « sine die sans justifications convaincantes » par le CNSP de la programmation de la réunion de concertation décidée d’un commun accord », et surtout « le dilettantisme peu rassurant » de la junte.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad consciente de l’importance de l’implication de tous les acteurs nationaux, a pris acte des initiatives jusqu’ici prises par le CNSP, dont la réunion de prise de contact avec les mouvements signataires le mardi 1er septembre 2020. Ainsi tient-il à faire une mise au point résumant sa vision du moment sur la tenue des concertations nationales et les autres aspects y afférents, consciente de l’ampleur des enjeux qui ne sauraient être résolus par des prises de contacts préliminaires.
Partant de ce principe, selon son porte-parole Almou Ag Mohamed, « la CMA avait demandé une rencontre de haut niveau plus structurée qui devrait jeter les jalons de la collaboration présente et future entre elle et tous les acteurs en charge de la mise en œuvre de la transition et de cerner d’un commun accord les points d’achoppement pour une sortie durable de crise, singulièrement les premières esquisses initiées sous forme de concertations nationales ».
« La CMA a toujours défendu l’idée de la nécessité de réformes générales et urgentes au Mali dans le but de poser les fondements d’un Mali nouveau à travers des institutions étatiques plus inclusives et plus représentatives au service exclusif des citoyens », a rappelé son porte-parole. Qui estime que la situation la situation actuelle doit être saisie comme une opportunité, un nouveau départ basé sur une nouvelle confiance assumée par tous, pour transcender les difficultés antérieures.
Après avoir réaffirmé son engagement à collaborer de bonne foi et de manière constructive avec tous les partenaires notamment le CNSP, le mouvement des ex-rebelles « est cependant désolée de constater en première approche que la politique des décisions unilatérales qui avaient presque gagé la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger avec les gouvernements précédents restent de rigueur ; les mesures de confiance nécessaires à la construction d’un partenariat pour des responsabilités partagées ne semblent pas d’actualité ; la programmation de la réunion de concertation qui avait été décidée d’un commun accord a été reportée sine die sans justifications convaincantes » et « les calendriers établis pour des concertations d’une importance capitale laissent apparaître un dilettantisme peu rassurant ».
Eu égard à cela, estime son porte-parole Almou Ag Mohamed, « la CMA ne saurait ni cautionner, ni accompagner aucun processus qui ne soit au préalable issu des concertations participatives et consensuelles ». Toutefois, elle reste ferme sur ses positions ci-dessus énumérées et renouvelle sa disponibilité à asseoir un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs.
Cyril Adohoun
L’Observatoire