Aussi bien pour la majorité présidentielle que pour l’opposition, la session inaugurale de la composante politique du Cadre de concertations national créé par le Premier Ministre, en vue de la révision constitutionnelle, est inclusive et salutaire.
La session inaugurale de la formation politique de ces concertations s’est tenue, le jeudi 31 janvier 2019, dans la Salle du Sursaut National du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Celle-ci s’inscrit dans la cadre des stratégies idoines autour des réformes politiques et institutionnelles en cours au Mali. Cette session, à l’allure d’ une réunion de prise de contact, a rassemblé autour du Ministre Mohamed Ag ERLAF, les Chefs de partis politiques de la majorité et de l’opposition dont Dr Bocary Tréta du RPM et Pr Salikou Sanogo de l’URD et les Représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, certains membres du Gouvernement comme le Ministre Pr Tièmoko Sangaré de la Défense et des Anciens Combattants et sa collègue de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la vie publique.
L’initiative de cette rencontre est une suite des instructions du Chef de l’Etat au Gouvernement «d’entamer un ensemble de réformes politiques et institutionnelles dans un cadre inclusif associant, sur des critères objectifs et vérifiables, l’ensemble de la classe politique et les organisations de la société civile».
D’entrée de jeu, le Ministre Mohamed Ag Erlaf a mis l’accent sur la session inaugurale dont le principal objectif est «de prendre contact avec les uns avec les autres, de se familiariser avec la formalisation règlementaire entre le Gouvernement et les partis politiques qui, jusqu’ici, a été considéré comme un forum».
«Les textes qui instituent ce cadre de concertation national prévoient un cadre de concertation en deux formules. Une formation politique qui regroupe les présidents des partis politiques ou leurs mandataires. Et une composante technique beaucoup plus large qui regroupe aussi les experts désignés par les partis politiques », a indiqué le ministre Erlaf. Puis il explicita : «Cette composante politique aura pour principale mission de donner des directives à la composante technique et de valider les décisions de celle-ci».
Par conséquent, précise davantage le Ministre Erlaf, toutes les décisions validées par les cadres de concertations seront considérées comme éléments probants de la classe politique à ce processus dont l’inclusivité ne doit pas faire oublier que le temps restera notre principal ennemi. Car, plus assez de temps ne reste pour les activités à mener.
Et le Ministre Mohamed Ag Erlaf de renchérir : «C’est à la recherche de la qualité, de l’inclusivité que les décisions et arrêtés qui régissent ce cadre de concertation ont été élaboré par le gouvernement. C’est des documents techniques, ils sont perfectibles. Si au cours de nos travaux, nous décelons des failles, il faut combler, le plus rapidement possible, on n’hésitera pas de les corriger ».
Convergence
Cette initiative a acquis l’unanimité des participants qui ont salué le Gouvernement. Selon eux, elle permettra également l’implication de tous les acteurs politiques et publics.
« Il y a très longtemps que nous n’avons pas assisté à une telle présence massive et de qualité de la classe politique au cours d’une réunion du cadre de concertation. Cela dénote de la convergence de vue qui existe entre les acteurs politiques et sociaux pour un dialogue inclusif, fécond et productif. Nous avons pris l’engagement que ce dialogue sera, autant que possible, inclusif, ouvert et sans tabous », a déclaré le Président du RPM, Dr Bocary TRETA, non moins Président de l’Ensemble Pour Mali (EPM), la coalition au cœur de la réélection de IBK pour son présent second mandat.
Pour le Vice-président de l’URD, le Pr Salikou SANOGO, le cadre est un tremplin pour une sortie de crise politique escomptée. Ainsi, a-t-il déclaré à sa sortie de la rencontre: « Nous avons dit que nous étions ouverts au dialogue politique et nous avions demandé l’ouverture d’un dialogue politique qui permet d’avoir une position consensuelle sur les réformes politiques. Le préalable pour nous, c’est avant tout de se retrouver autour de la table, dans un dialogue de haut niveau, qui va nous permettre d’avoir un accord politique autour de tous les problèmes. Et c’est cet accord politique qui sera soumis à un cadre de concertation ».
Pour le Président de l’ADP-Maliba, l’Honorable Amadou Thiam, à travers un communiqué du parti, la réunion est d’une importance capitale dans la mesure où elle est inclusive : «L’ADP MALIBA salue la tenue de cette réunion par le cadre de concertation sous sa nouvelle formule qui prend en compte les aspects, à la fois, politiques et techniques des réformes en vue. Pour l’ADP MALIBA, que ce soit le Premier Ministre ou le Ministre de l’Administration Territoriale, cela importe peu: la personne n’est pas déterminante mais plutôt la procédure de validation des conclusions issues des travaux du cadre et leur prise en compte par les plus hautes autorités. Si certains partis politiques voient en cette participation une sorte d’intrusion de ces groupes sur les champs politiques; l’ADP MALIBA a une toute autre lecture. En effet, les réformes annoncées se fondent en partie sur l’application de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Exclure ces groupes armés d’un processus dont ils constituent un pan essentiel contribuerait à compromettre sérieusement la matérialisation des différentes réformes envisagées ».
Cadre apaisé
De son côté, Sidi Ibrahim Ould Sidaty, Chef de file des mouvements signataires de l’Accord d’Alger, cette session est un espace qui a permis à chaque acteur de donner son point de vue par rapport à la démarche elle-même.
« Au cours de cette session, a-t-il déclaré, les participants ont exprimé leurs préoccupations et il appartient au ministre de pouvoir intégrer ces observations dans les différents documents de base avant la réunion prochaine ».
Pour finir, le Ministre dira que l’interactivité de ce processus ne doit pas faire oublier les réformes à entreprendre. C’est à la recherche de la qualité et de l’inclusivité que les Décisions et Arrêtés qui régissent ce cadre de concertations ont été élaborés par le Gouvernement. «Ce sont des documents techniques. Ils sont perfectibles. Si, au cours de nos travaux, nous décelons des failles qu’il va falloir combler le plus rapidement possible, on n’hésitera pas à les corriger. L’objectif est de se réunir constamment dans un cadre apaisé», a-t-il précisé.
Cette session a permis aux Représentants des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique de mettre une fois de plus le cap sur le dialogue inclusif.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire